L'an dernier, les cadres photo numériques avaient fait fureur. Ce Noël, place aux mini-PC: quasiment absents des rayons il y a encore quelques mois, ils séduisent les consommateurs grâce à leur petit prix dans une ambiance moins euphorique que d'habitude.

À la Fnac, on se dit «très attentif» au contexte économique, qui «laisse planer une petite inquiétude». Difficile toutefois de se prononcer pour l'instant, «le gros des ventes se faisant au dernier moment», souligne Lionel Jarlan, responsable des produits techniques de l'enseigne.

Le budget des fêtes pour les appariels technologiques, traditionnellement élevé, «ne devrait pas être trop frappé» par la crise, pronostique de son côté Claude Floch, directeur marketing de l'institut d'études GfK: «c'est le petit plaisir que la famille se fait à Noël».

Face à un pouvoir d'achat en berne, les mini-portables espèrent tirer leur épingle du jeu.

Depuis le lancement fin 2007 de l'EeePC du taïwanais Asus, tous les fabricants se sont convertis au concept, à l'exception d'Apple et Sony qui préfèrent se concentrer sur le haut de gamme.

Ces ordinateurs compacts et légers, appelés aussi netbooks, plus confortables qu'un téléphone pour surfer sur le web et plus faciles à transporter qu'un PC classique, ont déjà conquis une belle part de marché.

«Au troisième trimestre, les netbooks ont représenté 15% des ventes totales de portables en France», contre 10,6% au deuxième trimestre, souligne Isabelle Durand, analyste du cabinet Gartner. Et sur la fin de l'année, cette part pourrait grimper à «18-20%».

En un an, ils se sont beaucoup transformés, devenant «de plus en plus performants»: l'écran s'est agrandi, passant de 7 pouces à 8,9 ou 10 pouces, et le disque dur de 160 gigaoctets (Go) a remplacé la mémoire flash dans la plupart des cas, assurant une capacité de stockage plus généreuse.

Parallèlement, le système d'exploitation libre Linux, préféré aux débuts par les constructeurs pour des questions de coût, est de plus en plus concurrencé par Windows XP.

Rançon de ces améliorations, le prix n'est plus si «mini» et se situe désormais autour de 300 à 400 euros, soit 100 euros de plus que la première génération, selon Mme Durand. Mais il est possible d'obtenir des remises en optant pour un abonnement internet mobile auprès des opérateurs télécoms.

Dans une gamme de prix plus élevée, les téléviseurs haute définition pourraient souffrir de la conjoncture, mais à ce jour «ils se portent bien», selon M. Jarlan: «il y a une telle agressivité commerciale!», explique-t-il.

Les consoles de jeu vidéo restent également une valeur sûre, même si la croissance ralentit après une année 2007 record.

«La Wii (de Nintendo, ndlr) continue à être largement plébiscitée», confirme Ulric Jérome, directeur du site Pixmania.com, qui constate aussi un engouement pour les «gadgets» high-tech, des hélicoptères télécommandés au lapin robot Jojo, capable de mener une partie de «un, deux, trois, soleil!» avec un ou plusieurs enfants.

En revanche, certains produits sont en légère perte de vitesse après plusieurs années fastes: ainsi les ventes de baladeurs MP3 et d'appareils photo numériques s'essouflent, tandis que les systèmes de navigation GPS pâtissent de l'arrivée de téléphones dotés de cette fonction.

D'autres enfin espèrent profiter des fêtes pour décoller après des débuts très timides, comme les lecteurs DVD haute définition de format Blu-ray ou le livre électronique, au prix jugé encore dissuasif.