Le fabricant américain de composants informatiques Intel, dans le collimateur de Bruxelles pour pratiques anti-concurrentielles, a porté plainte contre la Commission européenne pour abus de procédure, a-t-on appris mercredi.

Intel, qui a fait l'objet en juillet de nouveaux griefs de Bruxelles, demande «l'annulation des décisions» prises par la Commission, selon le texte de la plainte publié dans le Journal Officiel en ligne de l'Union.

Le groupe, qui détient 80% du marché mondial des microprocesseurs, réclame que la Commission lui paie ses frais de justice.

Intel souhaite également la prolongation de 30 jours du délai fixé par la Commission pour qu'il lui fournisse certains documents.

Dans le cadre d'une enquête sur les pratiques commerciales d'Intel, ouverte au début des années 2000, la Commission avait envoyé une première liste de griefs à Intel en juillet 2007, liste qui a été complétée en juillet.

Ces décisions de la Commission «contiennent des erreurs de procédure», a affirmé Intel dans sa plainte.

Pour la puissante association américaine représentant l'industrie informatique, la CCIA, cette démarche d'Intel est «décevante».

«C'est une tactique qui a déjà été éprouvée par d'autres groupes, lorsqu'ils se rendaient compte qu'ils n'étaient pas en mesure de défendre le bien-fondé de leurs mauvais comportements», a déclaré le patron de cette association, Ed Black, dans un communiqué.

Face à Intel, «la crédibilité de la Commission européenne est forte, et comme le montre l'histoire, cette dernière a toujours défendu l'équilibre en matière de concurrence dans ses procédures en justice», a renchéri M. Black.

«Si Intel est vraiment certain d'avoir eu une conduite appropriée et que l'investigation est inappropriée, nous les pressons de demander à ce que les éléments du dossier (...) soient rendus publics», a-t-il ajouté.