Le plus grand étonnement soulevé par le Panasonic Lumix G1 n'est pas son extraordinaire qualité d'image, sa rapidité, ses objectifs interchangeables, son capteur grand format, son viseur électronique d'une netteté jamais vue, son écran articulé sur tous les axes, l'exceptionnelle luminosité de son optique, et on en passe...

Non. Le plus grand étonnement soulevé par ce pionnier, c'est son prix : 799 $. Trop élevé, sans doute, pour entraîner la ruée qu'il devrait logiquement déclencher. Un prix qui le place au-dessus de la plupart des reflex d'entrée de gamme qui sont capables, dans l'ensemble, de faire aussi bien que lui.

 

La révolution attendue risque donc d'être fort tranquille, faute de partisans.

Dommage, car c'est une sacrée machine que ce petit G1.

Premier point exclusif : les objectifs interchangeables, comme pour les reflex. Panasonic, en collaboration avec Olympus, a choisi de réduire le format Four Thirds (quatre tiers) propre à ces deux marques, créant ainsi une mesure de monture et d'objectifs, le micro quatre tiers. L'argument de l'interchangeabilité perd un peu de sa force, les utilisateurs se trouvant liés au format inhabituel et à la marque. Ce qui implique un sérieux ivestissement pour un objectif supplémentaire. Par exemple, un télé de 45-200 mm (90-400 mm) vient d'arriver en magasin avec une étiquette de 379 $.

L'objectif fourni avec l'appareil est un 14-45 mm f/3,5-5,6, l'équivalent de 28-90 en photo argentique. Le stabilisateur est placé du côté de l'optique et non dans le boîtier.

Côté réglages, l'électronique est au sommet de son évolution. On retrouve évidemment les modes conventionnels (manuel et semi-manuel avec priorité à l'ouverture et à la vitesse et programme), mais, également, le mode iA des nouveaux appareils Lumix qui est présentement le summum de l'automatisme. Le G1 peut donc lui aussi reconnaître le type de scène et décider du mode approprié (portrait, paysage, gros plan, et autres). Terriblement efficace, au point où on en vient presque à se fier uniquement à cette intelligence artificielle.

Les boutons et molettes sont disposés en respectant la configuration habituelle des appareils Lumix, mais l'ensemble est un peu serré sur le G1.

L'absence de miroir élimine automatiquement le viseur optique propre au reflex, une force de ce dernier. Il est remplacé par un viseur électronique, la technologie LCoS donnant une finesse supérieure à l'ACL. La définition est de classe SVGA avec 480 000 pixels, plus du double du meilleur viseur ACL. Aussi net que le viseur d'un reflex, plus lumineux (notamment dans les prises de vue en faible lumière, incroyable le soir) et tout aussi rapide. Le grand écran de format 3/2 est tout aussi précis et lumineux. L'image est identique à celle du viseur, ce qui facilite la prise de vue.

Le Lumix G1 peut enregistrer en format 4:3, 3:2 et 16:9, sans perte de qualité de résolution. Ne cherchez pas l'enregistrement en vidéo... il n'y en a pas. On note cependant la présence d'une prise HDMI pour brancher l'appareil photo à un téléviseur haute définition.

Le boîtier est compact, mais offre quand même une très bonne prise en main. Le contact est d'ailleurs agréable, grâce à la surface caoutchoutée. Le G1 a un obturateur mécanique, de sorte qu'on reste avec l'un des plaisirs qui sont propres aux reflex : le son du clic. Le flash escamotable possède une belle puissance et une griffe permet d'utiliser un flash externe.

La qualité des photos est impeccable, même si le bruit vidéo (encore!) se pointe aux alentours de 800 ISO. Le moteur graphique, le Venus Engine IV, excelle et les couleurs sont riches et naturelles. La gestion de la profondeur de champ et l'autofocus sont dignes des meilleurs reflex.

Le capteur Four Thirds y est également pour beaucoup. Capteur qui, en passant, profite d'un système de dépoussiérage qui lui sera plus qu'utile, puisque l'absence de miroirs le place directement devant l'objectif et qu'il est facile d'y toucher par mégarde.

Panasonic a créé un nouveau format de pile, plus grosse, promettant une autonomie de 330 photos avec l'écran ou le viseur. Le stockage se fait toujours sur carte SD.

Même sans vidéo, le Panasonic Lumix G1 dépasse largement les compacts et les bridges et se mesure sans gêne aux reflex d'entrée de gamme.