Le fabricant américain de semi-conducteurs AMD va céder ses activités industrielles à une nouvelle société, dont la majorité des parts reviendra au fonds d'investissement ATIC d'Abou Dhabi, a-t-il annoncé.

La nouvelle société industrielle, baptisée provisoirement «the Foundry Company», sera détenue à 55,6% par ATIC, un fonds spécialisé dans les nouvelles technologies, et à 44,4% par le groupe américain en difficulté.

ATIC apportera dans l'opération 2,1 M$ US, dont 1,4 M$ US serviront à capitaliser la nouvelle société et 0,7 M$ US permettront de rémunérer le groupe californien, selon un communiqué publié mardi.

Simultanément, un autre fonds d'Abou Dhabi, Mubadala, va accroître sa participation existante de 8,1% au capital d'AMD à 19,3%.

Ce fonds va en effet investir 314 M$ US pour acheter 58 millions d'actions nouvelles du groupe et les warrants correspondants à l'acquisition de 30 millions d'actions supplémentaires, a précisé AMD.

AMD apportera à la nouvelle compagnie ses usines existantes, y compris ses deux unités de Dresde (est de l'Allemagne), et des droits de propriété intellectuelle. Avec ses installations d'Austin (Texas, sud des Etats-Unis) et de la Silicon Valley, elle devrait compter quelque 3000 salariés.

ATIC s'est engagé à apporter à la nouvelle compagnie industrielle un minimum de 3,6 G$ US de financements, montant pouvant être porté à 6 G$ US dans les cinq prochaines années.

Ces sommes serviront à accroître les capacités de production des deux unités allemandes et à engager la construction d'une nouvelle unité dans le comté de Saratoga (Etat de New York). Cette unité devrait permettre la création de 1400 emplois directs et 5000 emplois induits supplémentaires, précise AMD

«The Foundry Company» reprendra également 1,2 G$ US de dettes actuellement supportés par sa maison-mère.

Ces diverses opérations vont permettre d'améliorer la position de liquidité d'AMD, qui vient d'aligner plusieurs trimestres d'affilée «dans le rouge» de plus de 2,2 G$ US.

Les trois parties espèrent boucler la transaction début 2009, mais celle-ci, reconnaissent-ils, devra d'abord obtenir le feu vert de la tatillonne commission sur l'investissement étranger (CFIUS), qui est amenée à se prononcer sur investissements pouvant mettre en danger la sécurité nationale américaine.