Avec un livre électronique en poche, il est aujourd'hui possible de consulter romans et journaux n'importe où et n'importe quand sur de nouveaux outils: lecteurs portables, téléphones mobiles ou même consoles de jeux.

Avec un livre électronique en poche, il est aujourd'hui possible de consulter romans et journaux n'importe où et n'importe quand sur de nouveaux outils: lecteurs portables, téléphones mobiles ou même consoles de jeux.

Au Salon du livre de Paris, qui s'achève mercredi soir, l'«e-book» fait son show, prêt à conquérir le public après des débuts difficiles dans les années 1990.

Ils peuvent se vanter d'être peu encombrants (10 000 livres sur une carte mémoire), légers (autour de 200 grammes) et dotés d'une grande autonomie: environ 48 heures pour le Kindle d'Amazon qui peut se connecter sans fil à internet, et beaucoup plus pour les appareils non communiquants dont la batterie peut tenir le temps de lire 8000 pages.

Certes, les lecteurs numériques ne «procurent pas le même plaisir que le papier», observe Bruno Rives, fondateur de l'observatoire des nouvelles technologies Tebaldo.

Mais l'encre électronique offre un bien meilleur confort visuel qu'un écran d'ordinateur classique: l'absence de rétro-éclairage permet notamment de «bouquiner» en plein soleil.

De quoi attirer les géants high-tech comme Amazon qui a lancé en novembre son e-reader aux États-Unis, dans le sillage de Sony, présent sur ce marché depuis 2004.

La grande nouveauté de Kindle, véritable «magasin de poche», c'est de pouvoir télécharger le livre de son choix très rapidement: «un ouvrage vous plaît, il suffit d'aller l'acheter sur internet», explique M. Rives.

À part l'iLiad, du néerlandais iRex Technologies, qui est doté du wi-fi, les autres, comme le Cybook du français Bookeen ou celui de Ganaxa, doivent être branchés sur un PC.

Parmi les librairies en ligne, on peut se procurer certaines oeuvres gratuitement, essentiellement des classiques, sur gutenberg.org ou ebooksgratuits.com.

Pour les nouveautés, disponibles sur mobipocket.com ou numilog.com, l'offre en français demeure très réduite, et il faut débourser «20 à 30% de moins que pour un livre papier», indique Michaël Dahan, fondateur de Bookeen. Avec quelques exceptions: ainsi «L'élégance du hérisson», best-seller de Muriel Barbery, se vend tout de même à 19 euros.

Côté journaux, il est possible depuis septembre avec un abonnement spécifique de consulter le quotidien économique Les Echos sur un boîtier électronique.

Malgré ces avancées récentes, l'e-book n'en est encore qu'à ses prémices: son coût reste élevé (entre 200 et 600 euros) pour un affichage en noir et blanc, loin des versions futuristes d'écrans en couleur et flexibles. Et les adeptes de ce nouveau mode de lecture ne se comptent pour l'instant qu'en centaines de milliers.

«Ce sont de gros lecteurs qui aiment les livres mais ne les sacralisent pas, et non des technophiles», raconte M. Dahan. «Je veux emporter 25 livres avec moi en voyage ou alors je n'ai plus de place chez moi», voilà les principales motivations de ses clients.

Désireux de s'adresser à un public plus large, d'autres font le pari du téléphone mobile, en particulier de l'iPhone d'Apple, qui permet de naviguer dans un livre ou un magazine en tournant les pages d'un simple mouvement des doigts.

«Les gens sont de plus en plus nomades et n'ont pas envie de s'encombrer», estime Philippe Belin, PDG de la société Immanens. Mais, admet-il, lire sur un petit écran ne convient que pour «des moments volés, en attendant quelqu'un ou dans un café».

Dernier support prometteur, selon M. Rives, la console portable Nintendo DS pour des «petits romans, bandes dessinées ou guides de voyage»: elle «préfigure le futur du livre» par son aspect «très interactif», dit-il.

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