Les nouvelles gammes de systèmes de navigation GPS, présentées cette semaine au salon des hautes technologies Cebit à Hanovre, ont toutes la même obsession: en finir avec les données statiques et vite obsolètes pour mieux orienter le conducteur.

Les nouvelles gammes de systèmes de navigation GPS, présentées cette semaine au salon des hautes technologies Cebit à Hanovre, ont toutes la même obsession: en finir avec les données statiques et vite obsolètes pour mieux orienter le conducteur.

Le néerlandais TomTom, qui domine les ventes en Europe avec 37% de parts de marché, a dévoilé une nouvelle technologie de navigation «intelligente» pour calculer la «vraie vitesse» à laquelle vous vous déplacez, au lieu des estimations actuelles basées sur la vitesse maximum autorisée.

«Nous sommes partis d'une idée très simple: tout le monde sait que la circulation le dimanche soir n'est pas la même que le lundi», explique Alexander Ribbink, directeur général du groupe.

Une idée simple en effet, mais complexe à mettre en oeuvre: pour intégrer tous les facteurs (feux rouges, ronds-points, ralentisseurs...) susceptibles d'influer sur le temps du trajet, il a fallu recueillir pendant deux ans les données fournies par des millions d'utilisateurs anonymes, sur plus de 10 milliards de kilomètres.

Le résultat? Dans 50% des cas, selon TomTom, l'appareil conseille de prendre un itinéraire différent et plus rapide que celui qu'il aurait indiqué auparavant.

Autrefois destiné à ne pas se perdre, le GPS «devient un vrai compagnon de voyage», assure M. Ribbink.

Dans ce même souci d'exactitude, les deux spécialistes de la cartographie numérique, l'américain Navteq et le hollandais Tele Atlas, proposent de plus en plus les services en ligne pour permettre aux utilisateurs de faire part des changements constatés sur leur chemin (sens unique, station-service fermée par exemple), et donc de procéder à des corrections rapides.

L'enjeu est de taille puisque les réseaux routiers sont modifiés à hauteur de 10 à 15% chaque année, voire jusqu'à 40% dans les zones à forte densité, souligne Tele Atlas. Ce qui peut réserver quelques surprises...

Plus fidèles à la réalité, avec notamment le développement des cartes en 3D, les GPS se veulent également plus réactifs sur tous les services fournis.

Ceux de TomTom, dorénavant dotés de cartes Sim, pourront donc livrer des informations sur le trafic en temps réel, et pour les anciens modèles, il sera possible de s'équiper d'un récepteur.

Chez Mio, devenu le troisième fabricant mondial après le rachat du néo-zélandais Navman, on joue également la carte de la réactivité.

Sa gamme Moov permet de rechercher des points d'intérêt (magasins, restaurants, pharmacies...) en partenariat avec des services d'annuaire en ligne, par le biais d'une connexion Bluetooth. «Jusqu'à présent, ces informations étaient embarquées sur les produits» et pouvaient donc devenir rapidement démodés, relève Samuel Vals, responsable chez Mio France.

Poussant la logique «communicante» jusqu'au bout, l'américain Garmin, qui revendique la place de numéro un en 2007, a annoncé récemment son lancement dans la téléphonie mobile en pariant sur «une géolocalisation totalement intégrée» avance Clive Taylor, directeur marketing de Garmin Europe.

Une manière de se démarquer de la concurrence des équipementiers télécom, tels Nokia et Samsung, qui veulent eux aussi jouer sur le terrain de la navigation.

De même, Mio, qui avait déjà commercialisé un «smartphone» il y a deux ans alors que le marché n'était pas encore mûr, envisage de retenter l'expérience sur des produits plus grand public, considérant que «il ne faut pas ignorer du tout» cette voie de la téléphonie mobile.

TomTom lui n'y voit pas pour l'instant une priorité, préférant surfer uniquement sur le dynamisme du marché des GPS portables, attendu en hausse de 30% cette année en Europe et de plus de 100% aux États-Unis, en phase de rattrapage.