L'usage de plus en plus répandu d'ordinateurs à l'école peut nuire à l'éducation des jeunes enfants, indique un rapport rédigé pour le Frontier Centre for Public Policy, un groupe à tendance de droite.

L'usage de plus en plus répandu d'ordinateurs à l'école peut nuire à l'éducation des jeunes enfants, indique un rapport rédigé pour le Frontier Centre for Public Policy, un groupe à tendance de droite.

Le temps passé devant l'écran d'ordinateur devrait plutôt être consacré à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture et aux interactions avec l'enseignant, indique le mémoire de quatre pages.

On peut perdre beaucoup de temps d'enseignement avec l'ordinateur, soutient l'auteur de l'étude, Michael Zwaagstra, détenteur d'une maîtrise en éducation et enseignant au secondaire à Steinbach, au Manitoba. Au primaire, du moins jusqu'en 4e année, le fait de passer régulièrement du temps devant l'ordinateur n'est pas nécessairement la meilleure façon d'utiliser les heures de cours, dit-il.

Son rapport, qui s'appuie principalement sur des recherches déjà diffusées en Europe ainsi que sur un article de revue paru au Canada, va à l'encontre de la conception générale selon laquelle les enfants ont intérêt à apprendre à manier l'ordinateur dans leur jeune âge.

Mais le Réseau Éducation-Médias, un organisme à but non lucratif qui a ses bureaux à Ottawa et à Montréal, fait plutôt valoir que les enfants commencent très tôt à se servir de l'ordinateur chez eux, et qu'il vaut mieux leur montrer à l'utiliser correctement et de manière responsable. Selon Cathy Wing, l'une des directrices du réseau, il faut aborder ce sujet en classe et il serait difficile de le faire sans ordinateurs.

Le gouvernement du Manitoba a élargi le recours aux ordinateurs en classe, affirmant qu'il s'agit d'une compétence de base dans l'apprentissage. «Les ordinateurs sont des outils d'apprentissage, comme le papier et le crayon», soutient Darryl Gervais, coordonnateur du programme scolaire provincial.

Mais M. Zwaagstra est d'avis que l'argent consacré à la technologie en classe - 26 millions par an seulement pour le Manitoba - pourrait être mieux utilisé. «Il n'y a aucune preuve d'une corrélation positive entre un accès accru aux ordinateurs à l'école et la réussite scolaire», dit M. Zwaagstra, qui pense que la formation aux ordinateurs devrait se faire au secondaire, plutôt qu'au primaire.