L'industrie des technologies de l'information et des communications (TIC) continue de croître au Québec, mais à un rythme beaucoup plus lent qu'en Ontario ou en Colombie-Britannique.

L'industrie des technologies de l'information et des communications (TIC) continue de croître au Québec, mais à un rythme beaucoup plus lent qu'en Ontario ou en Colombie-Britannique.

Un indice de ce ralentissement, c'est l'emploi. Ainsi entre 1998 et 2006, selon Statistique Canada, le nombre d'emplois en TI a augmenté de 9 % au Québec pendant qu'il faisait un bond de 60 % en Ontario et de 50 % en Colombie-Britannique.

Et d'autres signes inquiétants pointent à l'horizon comme la baisse de nos exportations et la chute de 52 % des inscriptions en informatique dans les universités québécoises. Hier, Patrice-Guy Martin, rédacteur en chef du magazine Direction informatique, avait choisi d'aborder l'avenir de l'industrie dans son discours d'ouverture au salon des TIC qui réunissait à Québec une cinquantaine de PME et les responsables des achats de technologies du gouvernement. Organisée par le ministère du Développement économique, de l'innovation et de l'exportation (MDEIE), le salon des TIC est une vitrine pour les entreprises qui veulent promouvoir leurs technologies auprès des décideurs de l'État québécois.

Or, pour Patrice-Guy Martin, l'heure n'est plus à la réflexion, mais à l'action. «L'industrie québécoise n'est pas en péril, dit-il, toutefois il y a lieu de s'inquiéter. Nos PME doivent réagir, si elles ne veulent pas être effacées.» Parmi les pistes de solution,

M. Martin suggère de miser davantage sur les services de proximité, de favoriser les créneaux d'excellence, d'augmenter les investissements en recherche et développement et de s'adapter aux générations montantes.

Mais le plus grand défi de l'industrie sera celui de la main-d'oeuvre, avance encore M. Martin. Selon les plus récentes prévisions, il y aura 21 000 postes à combler d'ici 2010 à la fois pour répondre aux départs à la retraite et aux nouveaux besoins de l'industrie. Or le Québec est déjà en manque de main-d'oeuvre dans ce secteur d'activités. «Résultat : aujourd'hui, les fenêtres d'opportunités se mesurent en heures pour les employeurs. Au- delà de ce délai, explique M. Martin, les bons candidats ne sont plus disponibles.»

L'autre difficulté a trait à la mondialisation des marchés. Une tendance qui, avec les années, a amené la délocalisation d'entreprises. Et le phénomène risque de s'accentuer. D'ailleurs les recettes pour la fabrication de produits ont diminué de 41 % au Québec en 2005. Malgré cette baisse, le secteur fabrication des TI regroupe toujours le quart des emplois. Dans le même temps, les exportations québécoises diminuaient de 3 % par année passant de 7,6 milliards $ à 6 milliards $. On attribue le recul surtout à la baisse des exportations de composantes électroniques.

Enfin à la question : Y a-t-il un avenir pour l'industrie des TI québécoises? M. Martin répond : «Oui mais à trois conditions : innover, innover et innover».