Toshiba a officiellement renoncé mardi à tenter d'imposer son format d'enregistrement sur disque optique HD-DVD après la défection de studios hollywoodiens, estimant qu'une décision rapide permet de limiter les dégâts pour les clients et de se concentrer sur d'autres activités.

Toshiba a officiellement renoncé mardi à tenter d'imposer son format d'enregistrement sur disque optique HD-DVD après la défection de studios hollywoodiens, estimant qu'une décision rapide permet de limiter les dégâts pour les clients et de se concentrer sur d'autres activités.

«Lors d'un conseil d'administration ce matin, nous avons décidé de ne plus développer, fabriquer ni vendre de lecteurs et enregistreurs de haute capacité HD DVD, ni de graveurs pour PC», a annoncé le PDG de Toshiba, Atsutoshi Nishida, lors d'une conférence de presse à Tokyo, confirmant ainsi des informations de presse qui circulaient depuis plusieurs jours.

Cette décision consacre la victoire finale du format concurrent Blu-ray de Sony, en tant que norme mondiale des DVD de grande capacité pour enregistrer et éditer des films en haute définition.

«La technologie HD-DVD avait initialement été approuvée par les quelque 200 sociétés du groupement d'industriels DVD Forum», a rappelé M. Nishida, «mais des changements récents sur le marché nous ont conduits à ce renoncement», a-t-il reconnu.

«La perte brutale du soutien des studios Warner (le 4 janvier) fut une chose très regrettable», a avoué M. Nishida.

«Nous avons dès lors pensé que si peu de films étaient édités en HD-DVD, ce serait très dommageable pour les consommateurs», a-t-il continué.

La défection de Warner au profit du Blu-Ray a précédé celle du leader mondial de la distribution, l'américain Wal-Mart, qui a rejoint le camp de Sony aux côtés de nombreux industriels (Matsushita, Sharp, etc.), de la chaîne américaine d'électronique Best Buy, du loueur Netflix et de la majorité des studios hollywoodiens.

La décision de Toshiba signifie qu'il va cesser d'approvisionner les boutiques en appareils compatibles HD-DVD et souhaite mettre fin à cette activité d'ici fin mars.

Toutefois, le groupe s'engage à accompagner les possesseurs de ses produits, lesquels ne perdent donc pas toute utilité.

«Nous allons renforcer notre centre d'appel, assurer le service après-vente et continuer de réparer les appareils pendant huit ans», a promis M. Nishida.

Par ailleurs, le groupe va prendre diverses dispositions pour assurer la vente de disques optiques compatibles HD-DVD, afin que les clients puissent continuer d'enregistrer sur ce support amovible des programmes de télévision en haute-définition.

«Les lecteurs et enregistreurs que nous avons vendus sont également compatibles avec les DVD traditionnels», a fait remarquer M. Nishida.

Selon le PDG de Toshiba, quelque 700 000 lecteurs et/ou enregistreurs de salon HD-DVD ont été vendus dans le monde (surtout hors du Japon), ainsi que 300 000 appareils périphériques HD-DVD pour la console de jeu Xbox360 de Microsoft et 300 000 ordinateurs disposant d'un graveur HD-DVD.

M. Nishida a par ailleurs affirmé que le groupe souhaitait ardemment entretenir «des relations cordiales» avec les entreprises qui ont toujours soutenu le HD-DVD, comme les studios de cinéma Universal et Paramount et, dans l'informatique, les groupes Microsoft, Intel et Hewlett Packard (HP).

«Nous voulons apporter notre contribution au développement de nouvelles technologies et nouveaux produits pour accompagner le marché de la diffusion de contenus numériques», a insisté le PDG de Toshiba.

Ayant perdu la bataille des DVD de nouvelle génération, Toshiba entend désormais concentrer ses forces sur les semi-conducteurs pour gagner la guerre des puces-mémoires (NAND et suivantes), en dopant ses capacités de production et en améliorant les procédés de fabrication.

Le groupe a ainsi annoncé mardi la construction de deux nouvelles usines de mémoires au Japon et une troisième en collaboration avec l'américain Sandisk, le tout s'ajoutant aux quatre sites similaires qu'il possède déjà au Japon.