L'abandon par Toshiba du format HD-DVD consacre comme standard mondial du DVD de dernière génération le Blu-Ray de Sony, qui a gagné le soutien des principaux fabricants et de presque tous les éditeurs grâce à un battage auprès des distributeurs et clients et à une offre étendue.

L'abandon par Toshiba du format HD-DVD consacre comme standard mondial du DVD de dernière génération le Blu-Ray de Sony, qui a gagné le soutien des principaux fabricants et de presque tous les éditeurs grâce à un battage auprès des distributeurs et clients et à une offre étendue.

Lors de la première vraie grande confrontation publique entre les deux formats concurrents HD-DVD et Blu-Ray, lors du salon de l'électronique Ceatec fin 2006 au Japon, nombre de visiteurs étaient ressortis avec l'impression que le Blu-Ray était parti pour gagner.

Même s'il était trop tôt pour juger en toute objectivité, le stand Blu-ray était beaucoup plus grand que celui de son rival. Une dizaine de platines de salon, signées Sony, Matsushita, Samsung, Sharp, LG Electronics, Philips ou Mitsubishi Electric, diffusant chacune un film sur grand écran, y étaient alignées. Alors que seulement deux modèles de Toshiba étaient exposés dans le pavillon HD-DVD, où trônaient surtout des ordinateurs.

Toshiba affirmait alors que les fabricants de matériels audiovisuels allaient aussi produire des platines compatibles avec son format.

Un an et demi plus tard, dans les rayons, les lecteurs HD-DVD sont presque tous signés Toshiba, les autres industriels n'ayant pas suivi autant qu'espéré, même si «d'un point de vue purement technique, le HD-DVD était peut-être meilleur que le Blu-Ray», souligne un directeur de recherches maketing d'IDC à Singapour, Claudio Checchia.

Toutefois, comme l'ont dans le passé montré les batailles entre les cassettes vidéo Betamax de Sony et VHS de JVC, ou entre les codages de télévision Secam et PAL, la guerre ne se gagne pas tant en agitant des armes techniques que par une tactique promotionnelle et des offensives massives.

En faisant grand bruit autour du Blu-Ray dans les boutiques, et en basant une partie de la promotion de sa console de jeux vidéo PlayStation 3 (PS3) sur sa compatibilité avec les DVD Blu-Ray, Sony a séduit les technophiles-cinéphiles.

La présence dominante de platines de salon Blu-Ray dans les magasins a également, aux dires des vendeurs, donné le sentiment au public que le Blu-Ray prenait l'avantage. Ce qui fut effectivement une réalité au Japon à partir de fin 2007.

Une étude menée par l'institut nippon BCN et basée sur les ventes dans quelque 2300 boutiques au Japon a montré que plus de 90% des enregistreurs DVD de nouvelle génération vendus entre octobre et décembre étaient de type Blu-Ray. Au total, les appareils de nouvelle génération représentaient alors 20% des ventes totales.

Toutefois, une grande partie du combat s'est déroulé sur le terrain américain où les éditeurs de films et distributeurs ont, les uns après les autres, déserté le clan Toshiba pour s'allier à Sony.

«Nous avons été effarés par la décision soudaine des studios Warner» de rejoindre les partisans du Blu-Ray, a avoué mardi le PDG de Toshiba, Atsutoshi Nishida.

Il a dit ne pas connaître la raison de cette défection. Mais il a alors compris qu'avec seulement deux gros éditeurs dans son camp --Paramount et Universal Home Studios-- le HD-DVD ne faisait plus le poids.

Le déséquilibre des forces devenait en effet trop grand face à Sony épaulé par six géants du cinéma (sa propre filiale d'édition, 20th Century Fox, Metro-Goldwyn-Mayer, Disney, Lionsgate et Warner Brothers) capables de bombarder le marché mondial de films en haute-définition.

La reddition de Toshiba a, selon les analystes, le mérite de clarifier les choses pour les clients qui attendaient que s'achève cette guerre.

«Bien que nous ayons conscience de causer de la peine aux consommateurs et à nos partenaires, nous pensons que cette décision est le meilleur moyen de finir une bataille», a plaidé M. Nishida.

Reste à savoir si le Blu-Ray comblera effectivement les attentes des clients.

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