Tandis que les services populaires d'Internet s'immiscent dans le mobile, les acteurs de la téléphonie mobile, réunis cette semaine pour leur Congrès mondial à Barcelone, travaillent à doper leurs réseaux pour soutenir cet afflux de contenus.

Tandis que les services populaires d'Internet s'immiscent dans le mobile, les acteurs de la téléphonie mobile, réunis cette semaine pour leur Congrès mondial à Barcelone, travaillent à doper leurs réseaux pour soutenir cet afflux de contenus.

«La vraie nouveauté dans notre industrie, c'est Internet mobile», a souligné Arun Sarin, PDG du premier opérateur mondial, le britannique Vodafone.

Arun Sarin, le PDG de Vodafone, le 12 février 2008 à Barcelone

Le système d'exploitation Google pour téléphones mobiles, le 11 février 2008 à Barcelone

Une vérité assénée depuis déjà plusieurs années mais, a-t-il assuré, «pour la première fois, je pense que nous avons tous les éléments nécessaires: les réseaux, les téléphones, une bonne expérience pour l'utilisateur et des services comme Facebook ou YouTube».

C'est ce qui manquait aux opérateurs jusque-là: des contenus populaires pour donner envie à leurs clients d'utiliser Internet sur leur cellulaire.

Le téléphone est d'ailleurs devenu le champ de bataille où s'affrontent les géants d'Internet. Pendant que Google suscitait la curiosité cette semaine avec les premières démonstrations de son système d'exploitation pour téléphones mobiles, Android, Yahoo! dévoilait sa nouvelle plate-forme pour mobile, Yahoo OneConnect.

Yahoo!, convoité par Microsoft et dépassé sur Internet par Google, veut tenir sa revanche sur cellulaire, où il a annoncé cette semaine compter 29 opérateurs partenaires, soit virtuellement 600 millions d'abonnés mobiles.

Il a signé mardi avec T-Mobile (jusque-là partenaire de Google) pour être son moteur de recherche. La veille, Google concluait un accord similaire avec Nokia.

«Notre but, clairement, est d'être le numéro un des services Internet mobile», a affirmé Marco Boerries, directeur des services mobiles chez Yahoo!.

Les réseaux sociaux sur Internet comme Facebook ou MySpace franchissent aussi avec succès le pas du cellulaire: «nous avons aujourd'hui plus de 6 millions d'utilisateurs actifs sur mobile et l'utilisation de Facebook sur les cellulaires croît plus vite que sur Internet", a révélé Jed Stremel, directeur du département mobile chez Facebook.

Pour s'adapter, les équipementiers mobiles ont présenté des téléphones toujours plus sophistiqués, intégrant de nouvelles fonctions comme la géolocalisation par GPS, notamment chez Nokia, et de plus en plus tournés vers Internet sous l'effet de l'iPhone d'Apple, qui «a placé la barre très haut», selon M. Sarin.

«Apple a permis de stimuler la communauté des téléphones cellulaires», a aussi reconnu Rob Conway, PDG de l'association GSM, qui regroupe 700 opérateurs.

Un accès plus simple et intuitif à Internet sur mobile est nécessaire: «quand nous avons créé une icône "Yahoo Japan" pour se connecter en un clic sur le cellulaire, les usages ont beaucoup augmenté», a raconté Masayoshi Son, PDG de l'opérateur japonais Softbank Mobile.

Au Japon, pionnier d'Internet mobile, le mobile supplante peu à peu Internet fixe avec par exemple dix fois plus de téléchargement de musique sur mobile que sur PC.

Il faut aussi des réseaux plus rapides pour retrouver le confort d'Internet haut débit sur PC.

C'est le sens de la société commune annoncée mardi par les équipementiers Alcatel-Lucent et Nec pour développer la téléphonie mobile de 4e génération (LTE, Long Term Evolution), qui permettra des débits plus rapides que l'internet fixe d'aujourd'hui.

Comme l'a résumé le PDG de Softbank Mobile: «à partir de cette année, quand vous parlez d'internet, cela ne veut plus dire Internet par le PC mais par le mobile, parce que le mobile va devenir le principal accès à Internet».

Dernier élément nécessaire pour doper les usages: des forfaits illimités, comme sur PC.

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