Plus d'un an après avoir procédé à la première pelletée de terre des travaux d'expansion de son centre d'appel à Kanata, la compagnie Dell creuse maintenant la tombe du projet.

Plus d'un an après avoir procédé à la première pelletée de terre des travaux d'expansion de son centre d'appel à Kanata, la compagnie Dell creuse maintenant la tombe du projet.

En plus de mettre fin à ses plans de doubler la superficie de ses locaux et du nombre d'employés, Dell Canada a procédé, cette semaine, à des mises à pied dans ses locaux de l'ouest d'Ottawa.

La porte-parole de Dell Canada, Angelia Einghamlove, confirme que des suppressions d'emplois ont eu lieu sans toutefois préciser combien de travailleurs de Kanata ont été mis à la porte.

Actuellement, le centre d'appel d'Ottawa compte 1500 travailleurs.

Selon des informations obtenues par LeDroit, ces licenciements touchent plusieurs postes de cadres. L'an dernier, du personnel et au moins quatre des onze niveaux de gestion ont été affectés par des mises à pied.

«Il s'agit d'un petit nombre de mises à pied, indique Mme Einghamlove. Certains d'entre eux ont reçu une offre pour être relocalisés dans un autre de nos 25 centres d'appel à travers le monde. Il y a aussi une aide qui leur est offerte pour se trouver un autre emploi.»

Cette annonce survient un peu plus d'un an après que le numéro un mondial dans la fabrication d'ordinateurs ne dévoile en primeur ses intentions de doubler la superficie de ses bureaux de Kanata.

Cette annonce avait été faite de la bouche même de Michael Dell, le richissime fondateur de l'entreprise, alors en visite dans la capitale nationale, où il donnait une conférence au collège Algonquin dans une salle comble d'étudiants.

Les travaux d'expansion étaient pratiquement complétés confirme la porte-parole. Avec les mises à pied, Dell Canada se retrouve avec un nouvel édifice de trois étages de près de 150 000 pieds carrés laissé vacant.

La compagnie avait aussi mené une opération charme pour recruter de nouveaux employés, ses intentions étaient alors de faire passer le nombre de travailleurs de 1200 à 2500 personnes, la plupart devant être des spécialistes de soutien technique et des représentants aux ventes.

La porte-parole indique que les travaux de construction ont été financés par Dell, mais que le nouvel édifice ne lui appartient pas.

La décision de l'entreprise n'est pas étrangère aux intentions de Dell annoncées l'an dernier de réduire la taille de ses effectifs répartis dans le monde de 10 % au cours de l'année, ce qui équivaut à une perte de 8800 emplois.

«En mai dernier, la compagnie avait annoncé publiquement ses intentions de revoir et de transformer l'entreprise et la décision prise pour Ottawa fait partie de cette initiative. Cette décision est la meilleure pour l'entreprise et pour les clients d'Ottawa», ajoute Mme Einghamlove.

La porte-parole refuse de lier les suppressions d'emplois à la crise économique aux États-Unis, à la force du dollar canadien et à la concurrence féroce dans le domaine.

L'un des principaux compétiteurs dans le domaine, Hewlett-Packard (HP), aussi basé à Ottawa, ne songe pas pour l'instant à des mises à pied ou à des embauches.

«La concurrence est très forte dans le domaine, mais HP a connu une bonne année», soutient Mehboob Jaffer, porte-parole et directeur des relations publiques chez HP Canada.