Le jour n'est pas loin où, grâce à des vêtements intelligents dotés de puces GPS, des cas de disparition comme celui de la petite Cédrika Provencher pourront rapidement être élucidés par les forces de l'ordre.

Le jour n'est pas loin où, grâce à des vêtements intelligents dotés de puces GPS, des cas de disparition comme celui de la petite Cédrika Provencher pourront rapidement être élucidés par les forces de l'ordre.

En fait, cette technologie est déjà pratiquement à point, notamment grâce au travail des experts du Centre de géomatique du Québec (CGQ), affilié au cégep de Chicoutimi.

Créé il y a dix ans, ce centre de transfert technologique a pour mandat, en effet, d'aider les entreprises qui le consultent à se doter d'outils et de solutions affaires adaptés à leurs besoins. Un mandat aussi vaste que la discipline de la géomatique elle-même.

Celle-ci regroupe l'ensemble des outils et méthodes permettant de représenter, d'analyser et d'intégrer des données et des coordonnées de toutes natures sur différents supports, notamment au plan géographique. Elle consiste en trois activités distinctes basées sur l'informatique et la cartographie, soit la collecte, le traitement et la diffusion des informations.

La géomatique touche, par conséquent, une foule de domaines, de la géographie à la fabrication de base de données industrielles, en passant par la gestion de la santé publique, tout en utilisant les plus récentes innovations technologiques : GPS, caméras numériques, ordinateur de poche...

Entre ces outils de pointe et le développement de vêtements intelligents facilement repérables sur cartes grâce à une pastille GPS, il n'y a donc qu'un pas à franchir. Et, surtout, du financement à obtenir.

«Nous avons déjà fait des études concernant la possibilité d'implanter une puce GPS dans des vêtements afin de pouvoir les retracer très précisément et très rapidement. La technologie actuelle permet pratiquement de le faire. Cependant, nous n'avons jamais pu pousser nos démarches très loin afin de commercialiser de tels vêtements. Dans le domaine du textile, il est difficile d'obtenir du financement pour la recherche et le développement de nouveaux produits. «Les entreprises québécoises ont peu d'argent à consacrer à ce genre d'activités. Sans compter les problèmes éthiques engendrés par cette possibilité de pouvoir suivre une personne à la trace en temps réel», indique la directrice du Centre de géomatique du Québec, Josée Dallaire.

Disparus

La création de ces vêtements, aussi étudiée en Europe et aux États-Unis, pourrait cependant rendre de précieux services aux policiers affectés à la recherche de disparus ou de victimes de catastrophes naturelles en les guidant vers leur cible avec une surprenante précision.

Lors de la dernière édition de la Traversée internationale du lac Saint-Jean, la position des chaloupes, accompagnant les nageurs qui ont pris part à l'épreuve, a ainsi pu être dévoilée sur une carte électronique accessible par l'internet et mise à jour à chaque dix minutes grâce à des instruments développés par le centre de transfert technologique. Preuve que ce concept de traçabilité fonctionne et pourrait facilement être appliqué aux vêtements.

Aux États-Unis, certains condamnés en liberté ou en situation de libération conditionnelle portent déjà des bracelets GPS afin d'être retracés plus facilement.

Au-delà de ces applications, la géomatique est aussi employée dans plusieurs autres domaines. Entre autres projets, le CGQ collabore au développement de nouveaux outils cartographiques et informatiques, notamment avec les MRC et les municipalités de la région. Sans compter les recherches menées conjointement avec diverses entreprises de la province ayant besoin d'intégrer cette discipline à leurs opérations courantes.

«Les champs d'utilisation de la géomatique sont très variés. De plus en plus de secteurs d'activités nécessitent la gestion et le traitement de données», note Josée Dallaire.