Il est beau, grand, athlétique et courageux. Sa mission? Mettre un terme aux hostilités en s'attaquant aux dirigeants des milices des deux côtés. Altaïr est le personnage principal d'Assassin's Creed, le jeu vidéo le plus attendu de l'année. Il est né à Montréal dans les bureaux d'Ubisoft. Notre collaboratrice raconte la naissance d'un personnage.

Il est beau, grand, athlétique et courageux. Sa mission? Mettre un terme aux hostilités en s'attaquant aux dirigeants des milices des deux côtés. Altaïr est le personnage principal d'Assassin's Creed, le jeu vidéo le plus attendu de l'année. Il est né à Montréal dans les bureaux d'Ubisoft. Notre collaboratrice raconte la naissance d'un personnage.

Les personnages des jeux vidéo sont d'abord et avant tout de véritables oeuvres d'art. Monstres, aventuriers, héros, robots... aux yeux de leurs artisans, le plaisir est de présenter des créatures simples ou plus impressionnantes que nature évoluant dans un univers fascinant. Pac-Man peut assurément aller se rhabiller.

Altaïr est un jeune homme athlétique et courageux, héros de l'époque des croisades. Sa mission est de mettre un terme aux hostilités en s'attaquant aux dirigeants des milices des deux côtés. Bref, changer le cours de cette période clé de l'histoire, rien de moins. Il est le protagoniste du jeu Assassin's Creed (le Credo des assassins), conçu dans les bureaux montréalais de la multinationale française Ubisoft.

Pour cette réalisation, toute une synergie s'est déployée. Des 1600 employés de l'entreprise (à Montréal seulement), près de 150 travaillent sur Assassin's, jeu conçu pour ordinateurs PC et consoles Xbox 360 et PlayStation 3, sur les tablettes depuis jeudi dernier.

Seulement pour dessiner Altaïr, trois illustrateurs et deux modeleurs de personnages 3D ont travaillé d'arrache-pied durant au moins six semaines étalées sur plusieurs mois, explique Vincent Pontbriand, producteur associé.

Dans le studio du premier étage de l'entreprise du boulevard Saint-Laurent, s'alignent des centaines d'écrans sur lesquels s'anime le talent créatif des artisans, en majorité des gars dans la vingtaine ou la trentaine, le tout dans un décor où se côtoient le moderne et le vieillot. Plus l'équipement est perfectionné, plus grande est la liberté de l'imaginaire.

Les traits d'Altaïr, ses vêtements médiévaux, ses armes, la lame qu'il porte à la main - appelée dague - sont d'un réalisme surprenant. Il se fond d'ailleurs dans un Damas digne des plus beaux tableaux. De sa confiance débordante et son arrogance d'autrefois, il ne reste que l'humiliation de n'avoir pu remplir un important contrat. À présent, il devra apprendre l'humilité, la méditation et la maîtrise de soi.

Il fallait donc que son visage soit celui d'un homme secret, tourmenté; que sa carrure soit élancée; que ses vêtements permettent la liberté de mouvement ainsi que le port d'outils et d'armes.

Pour l'illustrer, la thématique de l'aigle a été choisie, d'où la forme de sa cape, qui rappelle celle des ailes, et la structure de sa coiffe, recourbée vers l'avant à la manière du bec de l'oiseau de proie. Le nom «Altaïr» d'ailleurs dérivé de l'expression «aigle en vol» en arabe.

Carrefour d'artistes

Le domaine du jeu vidéo est sans contredit un carrefour d'artistes nouveau genre. Et il s'agit d'une industrie qui a le vent en poupe dans la métropole. À Ubisoft, par exemple, on retrouve environ 25 métiers différents, dont la plupart n'existaient pas il y a 10 ans.

Ces jeunes professionnels sont tombés dans la création artistique étant petits. Patrick Desgreniers, illustrateur à Ubisoft, s'intéresse dans ses temps libres à la sculpture, la peinture à l'huile. Il fait aussi du modèle vivant. Vincent Pontbriand, lui, dessine et s'adonne à l'ébénisterie pendant ses loisirs. Et d'où tirent-ils leur inspiration? «De ce qu'on voit, ce qu'on vit, ce qu'on est», répond Patrick Desgreniers.

Alors qu'on dit souvent du jeu vidéo qu'il n'est qu'un véhicule de la violence, lui y voit plutôt le plaisir de faire pénétrer le joueur dans un univers inconnu. Le plaisir de le faire voyager en esprit.

À lire aussi:

Assassin's Creed: place à l'assassin

Assassin's Creed: portrait d'un créateur

Jeux vidéo: une lutte entre Mario et Altaïr

Assassin's Creed: une production titanesque