Il devrait apporter Internet dans la poche de chacun, piloter notre vie quotidienne et rapporter des milliards de dollars: Internet mobile, encore balbutiant mais riche d'incalculables promesses, compte largement sur la publicité personnalisée pour financer ce rêve.

Il devrait apporter Internet dans la poche de chacun, piloter notre vie quotidienne et rapporter des milliards de dollars: Internet mobile, encore balbutiant mais riche d'incalculables promesses, compte largement sur la publicité personnalisée pour financer ce rêve.

Réunis à la conférence Mobile Internet World à Boston, les opérateurs téléphoniques, fabricants de téléphones et fournisseurs de services imaginent tous une extraordinaire explosion de l'Internet mobile, où dans 5 ans les téléphones portables remplaceront les ordinateurs et permettront de tout faire: payer, s'informer, se distraire, s'instruire, communiquer...

Parce qu'il existe déjà trois milliards de téléphones portables en fonction dans le monde - trois fois plus que de PC -, parce que la mobilité et la personnalisation sont les grandes tendances de la consommation actuelle, parce que les réseaux s'améliorent, l'internet mobile décolle. Mais il reste énormément de chemin à faire.

Pour l'instant, seuls 9% des propriétaires de cellulaires l'utilisent pour consulter des pages Internet, selon le cabinet Yankee Group. Sans grande satisfaction, car les débits sont encore lents, et les sites mal conçus pour les petits écrans.

Mais selon le cabinet IDC, en 2011 plus de 20% des téléphones cellulaires vendus dans le monde seront des «smartphones», capables de surfer sur le Net.

Et selon Kiyo Oishi, responsable marketing du japonais Access, un milliard de consommateurs auront une liaison haut débit sur leur cellulaire en 2013.

Il faudra apporter au consommateur de meilleurs services: des sites simplifiés, spécialement adaptés aux téléphones - moins de clics nécessaires -, des systèmes ouverts et non pas limités à un seul opérateur ou un seul appareil, comme le promet la plate-forme Android du groupe Google.

Et surtout il faudra des revenus. Actuellement, les opérateurs encaissent la plupart des recettes d'Internet mobile, via les abonnements à leurs services de données. Généralement quelques dollars par consommateurs.

Il existe aussi les abonnements payés aux fabricants, comme celui demandé par Blackberry pour son service de courriel, les commissions (comme celles perçues par les banques pour des virements), les ventes directes (les sonneries) ou les paiements interactifs, quand on vote pour un jeu télévisé, par exemple.

Mais tous ceux qui veulent participer au phénomène - éditeur de contenus, agrégateurs, fournisseurs de nouveaux services - comptent sur une autre source: les 400 milliards de dollars de dépenses publicitaires mondiales.

Selon le cabinet eMarketer, la publicité sur mobile représentera 16 milliards de dollars en 2011, dix fois plus qu'aujourd'hui.

«La plupart des gens préféreront avoir des services gratuits avec de la publicité que de payer des abonnements», a estimé Andy Jedynak, de l'IAB (Interactive Advertising Bureau). Selon lui, la publicité deviendra la source principale de recettes sur cellulaire, mais «pas avant 3 à 5 ans».

L'IAB veut d'ores et déjà poser des principes généraux, notamment que «les publicités ne dépassent pas 25% de l'écran du portable».

«Les annonceurs pourront toucher les consommateurs de manière individuelle, mesurables, liée à l'endroit où ils se trouvent grâce au GPS, et ces publicités plus pertinentes seront plus acceptables par les consommateurs. La publicité sera le moteur fera tourner le tout», a renchéri Andrew Belt (Monitor Group).

«Le mobile va devenir le média ultime, et tous les grands médias de masse sont financés par la publicité. La publicité deviendra inévitablement" la première source de recettes», a commenté Douglas Edwards, fondateur de Handmark (agrégation de contenus pour mobile).

«Il y a actuellement 110 milliards dépensés aujourd'hui en spots télévisés (aux Etats-Unis). Je vous prédit dès 2008 de gros transferts vers les mobiles et encore plus vers les sites de socialisation», a conclu Larry Weber, patron de la société de marketing W2 group.