L'immense buzz entourant Facebook fait saliver les entreprises montréalaises.

L'immense buzz entourant Facebook fait saliver les entreprises montréalaises.

Alors que le site de réseautage ouvre grandes ses portes aux revenus commerciaux, des dizaines d'entreprises montréalaises rêvent de se lancer dans le développement d'applications spécifiques pour cette plate-forme.

Pour les non-initiés, les applications de Facebook sont de petits programmes qui s'affichent dans une fenêtre, et que les membres peuvent ajouter et retirer à leur guise de leur profil.

On en trouve plusieurs centaines différentes, et elles sont créées tant par les programmeurs de Facebook que par des entreprises complètement indépendantes. Certaines, comme l'application «Video», installée par plus d'un million de personnes, permettent par exemple de diffuser directement sur Facebook ses propres clips maison, un peu comme sur YouTube.

D'autres, comme «My Garden», un application développée à Toronto, permettent aux utilisateurs de décorer leur profil avec un jardin de fleurs virtuelles. Des développeurs indépendants ont aussi créé des quiz sur le cinéma, la musique ou la télé, qui se propagent de façon virale parmi les membres de Facebook.

La semaine dernière, environ 250 entrepreneurs montréalais, alléchés par la croissance monstre de Facebook et par l'immense popularité de ces applications, ont participé au Facebook Camp, une rencontre organisée à la Société des arts technologiques, à Montréal.

«C'étaient principalement des gens de marketing, mais il y avait aussi beaucoup de programmeurs qui voulaient savoir comment s'y prendre pour bien développer des applications en respectant les règles d'utilisation des réseaux sociaux», affirme Sylvain Carle, directeur technique de Praized média et organisateur de la rencontre.

Récemment à Toronto, près de 400 représentants d'entreprises ont participé à une rencontre semblable.

«Bien sûr, la question du modèle d'affaires pour rentabiliser ces applications reste un des grands mystères», affirme Stéphane Daury, directeur technique de Plank, entreprise spécialisée dans la création de sites web présente lors du Facebook camp.

Le modèle qui semble s'imposer le plus rapidement est celui du marketing.

«Les agences cherchent à convaincre leurs clients de développer des applications qui pourraient se propager de façon virale sur Facebook», explique M. Daury.

Par exemple, l'agence de pub de GM pourrait créer une application affichant des photos de Hummer en action. Les propriétaires et les fans du véhicule pourraient alors l'installer sur leur profil, créant du coup une publicité gratuite pour la marque.

Pub ciblée

Un autre modèle très répandu est celui de la publicité. Plusieurs applications (c'est notamment le cas de «Video» et de plusieurs quiz) affichent de courtes annonces textuelles à l'intérieur de leur fenêtre.

Les annonceurs sont recrutés directement en ligne, grâce au courtier AdBrite.com., qui permet de cibler avec une précision chirurgicale l'auditoire.

Par exemple, un concessionnaire automobile de Laval peut choisir d'afficher son annonce dans les application installées uniquement sur les profils d'hommes à la peau blanche, âgés de 25 à 36 ans, gagnant un salaire entre 25 000 et 59 999$ et intéressés par le sport ou la musique. Le ciblage se fait grâce aux données personnelles fournies par les 60 millions d'utilisateurs de Facebook.

«Beaucoup de développeurs sont actuellement dans une course pour obtenir le plus grand nombre de paires d'yeux, affirme Sean MacGuire, développeur d'une application intitulée Blipcast (blipcast.tv). Le modèle des revenus publicitaires n'est pas nécessairement très payant pour eux, mais il est très prometteur. Il suffit de créer une application très bonne et très utile pour faire fortune.»