Le soutien financier de Québec aux entreprises de la nouvelle économie, instauré graduellement depuis la fin des années 90 et dont le fait le plus marquant aura sans doute été la création de la Cité du multimédia, tire à sa fin. Doit-on renouveler ce soutien et les mesures qu'il comprend? C'est la question à laquelle répondra le mois prochain un groupe de travail qui a sillonné la province pour recueillir les avis sur le sujet.

Le soutien financier de Québec aux entreprises de la nouvelle économie, instauré graduellement depuis la fin des années 90 et dont le fait le plus marquant aura sans doute été la création de la Cité du multimédia, tire à sa fin. Doit-on renouveler ce soutien et les mesures qu'il comprend? C'est la question à laquelle répondra le mois prochain un groupe de travail qui a sillonné la province pour recueillir les avis sur le sujet.

Ce Groupe de travail sur les aides fiscales aux régions ressources et à la nouvelle économie (GTAF), de son nom complet, est en réalité un comité composé de trois membres, qui sont des économistes et des professeurs universitaires réputés.

Des mesures fiscales plus accessibles

Robert Gagné, son président, est directeur de l'Institut d'économie appliquée à HEC Montréal. Il est assisté de Guy Lacroix, professeur titulaire à l'Université Laval, et Luc Godboult, professeur agrégé à l'Université de Sherbrooke.

Tous trois ont reçu le double mandat d'évaluer l'effet des aides consenties par le gouvernement provincial aux entreprises manufacturières en région, ainsi que l'effet des crédits d'impôt destinés aux entreprises de la nouvelle économie installées dans «des sites désignés», comme la Cité du multimédia.

On a pu constater à quelques reprises que leur évaluation de ces effets ne s'est pas faite naïvement. Par exemple, réagissant à une intervention d'un organisme qui utilisait l'argument de la pénurie de main-d'oeuvre anticipée dans les TIC pour justifier les crédits d'impôt, M. Gagné a retourné cet argument, expliquant qu'en réduisant l'aide à l'embauche, on pourrait mieux contrebalancer cette crise.

La dernière consultation a eu lieu de 12 octobre dernier. Le comité a reçu une quantité imposante de mémoires de toutes sortes, provenant d'entreprises privées, d'organismes publics et autres. On peut imaginer la tâche que représente l'analyse de toute cette information.

Benoît Marcoux est directeur des TIC chez Secor, importante firme en conseil de gestion dont le siège social est à Montréal. M. Marcoux a suivi de près le Groupe de travail sur les aides fiscales.

Sans donner son propre avis, M. Marcoux a constaté que nombreux ont été les intervenants qui ont recommandé de conserver des aides fiscales similaires à celles déjà en place, tout en laissant tomber la contrainte géographique. «À l'époque, on voulait développer le secteur des TIC de certaines régions bien définies, résume M. Marcoux, mais on semble penser que ce n'est plus nécessaire aujourd'hui.»

Montréal International est de cet avis. L'organisme a remis un mémoire à MM. Gagné, Lacroix et Godboult suggérant «de conserver le principe des aides fiscales, mais de ne pas lier ces aides à des sites désignés».

D'autres ont aussi suggéré de simplifier la procédure donnant accès aux crédits, ce qui permettrait à de plus petites entreprises d'en bénéficier. Les PME n'ont pas toutes le temps ou l'argent pour trouver tous les programmes auxquels ils pourraient avoir droit.

Contrer les effets du huard

Il ne fait aucun doute que l'utilisation des bonnes technologies informatiques, au sein d'une entreprise, peut accroître la productivité de ses employés. On a d'ailleurs souvent illustré comment réduire l'impact négatif d'une devise de plus en plus forte grâce aux TIC.

Ce qui a cependant été remis en cause, par au moins un intervenant, c'est l'effet que peuvent avoir les subventions sur cette même productivité. «C'est une question qui suscite beaucoup de controverse, constate M. Marcoux. Les TIC sont un levier qui permet d'accroître l'ensemble de la performance d'une entreprise. Mais une subvention, est-ce que ça accélère ou ça ralentit une entreprise?»

C'est la question à mille dollars. Ou, pour être plus exact, à 1071 dollars américains. C'est aussi à cette question que devra répondre, indirectement, le GTAF.