«Que la vraie haute définition se lève!» demande le consommateur confus, perdu dans sa recherche d'un nouveau téléviseur. «C'est moi!» s'écrie la HD 720p en jaillissant de son fauteuil. «Non, c'est moi!» s'exclame la HD 1080p, aussi prompte à se mettre sur ses pieds.

«Que la vraie haute définition se lève!» demande le consommateur confus, perdu dans sa recherche d'un nouveau téléviseur. «C'est moi!» s'écrie la HD 720p en jaillissant de son fauteuil. «Non, c'est moi!» s'exclame la HD 1080p, aussi prompte à se mettre sur ses pieds.

Qui dit vrai? Malheureusement pour notre pauvre acheteur qui n'en a pas terminé de se creuser les méninges... les deux. Car dans cette histoire pour le moins complexe, il y a pour le moment deux sortes de téléviseurs haute définition, correspondant chacune à des besoins particuliers.

Les nouveaux panneaux, qu'ils soient à ACL ou au plasma, sont maintenant fabriqués avec des écrans d'une résolution de 1280 X 720 (720p) ou de 1920 X 1080 (1080p). La première partie de la formule représente le nombre de lignes verticales, la seconde le nombre de lignes horizontales. Le résultat de la multiplication est la résolution, en nombre de points (pixels), soit 770 600 pour le 720p et plus de deux millions pour le 1080p. Le « p » représente le mode de balayage, dit progressif, de 720 ou de 1080 lignes à l'écran, selon le cas. Il est opposé au mode entrelacé («i») qui divise les lignes en deux champs affichés l'un après l'autre, l'oeil ayant alors l'impression de voir une image de 720 lignes ou de 1080 lignes.

Pour combien de temps? Pas des lustres, sûrement, puisque les fabricants semblent portés à favoriser les modèles à résolution de 1080p, voguant sur la vague générée par Sony qui a mis l'expression « vraie HD » à la mode du jour.

Mais il faut se méfier de cette appellation, que plusieurs prêchent comme un credo auquel doivent adhérer les acheteurs de nouveaux téléviseurs, estime le propriétaire de Stéréo Plus Bouvier, José Adam, précisant que dans la majorité des cas il est préférable de se tourner vers un panneau ACL ou plasma à résolution de 720p. C'est celui-ci qui permet de profiter au mieux de la télévision conventionnelle, des DVD et... de la télévision haute définition (TVHD). Ceci pour éviter la déception liée à la reproduction des signaux dits « inférieurs ». Il est plus facile pour l'appareil de remplir ses 770 600 points que d'extrapoler à deux millions avec un signal plus faible.

Dans tous les cas, suggère le commerçant, il faut s'assurer d'avoir une source haute définition comme les décodeurs du câble ou des fournisseurs de services par satellite. Un récepteur numérique n'est pas suffisant, car il faut que le branchement se fasse en composantes ou en HDMI et non en analogue comme le SVHS et le composite (RCA). Le récepteur HD ne signifie pas pour autant, non plus, que toutes les chaînes seront en haute définition. Et, sur les chaînes HD, toutes les émissions ne sont pas en haute défintion... Elles ne représentent pour l'heure qu'une fraction de la programmation. Le nombre de chaînes en haute définition grandit constamment avec de plus en plus de chaînes en français... Les diffuseurs doivent cependant faire des acrobaties pour les caser sur la bande passante, augmentant ainsi le taux de compression et réduisant forcément la qualité, ce que certains appellent de la « HD légère ». Un point de plus pour le 720p.

Ce qui ne signifie pas que les téléviseurs à résolution de 1080p ne soient pas supérieurs aux 720p, quand on les alimente avec un indice d'octane correct. Pour le moment, il existe deux sources de résolution 1080p : le Blu-Ray de Sony et ses compères et le HD-DVD de Toshiba. Pour les autres signaux, l'image ne sera pas plus belle et dans certains cas, à cause de l'extrapolation, elle sera pire.

Par contre, pour les amateurs de cinéma maison, le 1080p représente le nirvana. On note aussi que les propriétaires de consoles de jeux vidéo de nouvelle génération se tournent vers cette résolution.

En bref, estime le commerçant, le 720p est tout désigné pour l'écoute quotidienne actuelle de la télévision et le visionnement de DVD. Le 1080p est pour ceux qui veulent satisfaire leur fantasme technologique, quitte à payer 1000 $ de plus.

De toute façon, dit José Adam, il est illusoire de croire qu'acheter un écran de 1080p est une assurance de pouvoir profiter de la télévision haute définition dans cette résolution, le jour où elle sortira. L'équipement dont viennent de se doter les réseaux pourrait peut-être faire du 1080i, mais est surtout destiné au 720p. Et même si on réalisait du 1080p, cette résolution prendrait trop de place sur les bandes passantes, déjà encombrées.

Pour se compliquer encore un peu plus la vie, il faut savoir que la technologie est loin d'avoir fini d'évoluer. En coulisse, on murmure que les alchimistes de l'audio-vidéo sont à concocter un bouillon de résolution de 4096 X 2160, appelée la 4K, de qualité cinéma, deux fois celle de la 1080p.

Espace, frontière de l'infini...