San José, capitale de la Silicon Valley, se lance dans une révolution urbaine en favorisant l'implantation d'entreprises dans son centre, longtemps négligé au profit des banlieues de cet aimant mondial de la technologie au sud de San Francisco.

San José, capitale de la Silicon Valley, se lance dans une révolution urbaine en favorisant l'implantation d'entreprises dans son centre, longtemps négligé au profit des banlieues de cet aimant mondial de la technologie au sud de San Francisco.

Dixième ville des États-Unis avec un million d'habitants, San José présente l'apparence de nombreuses agglomérations américaines construites autour de la voiture, avec des quartiers tentaculaires desservis par des autoroutes et de larges boulevards.

Ce sont dans ces zones que se sont installés des symboles de la réussite technologique ou informatique américaine, comme eBay ou Cisco. Mais San José vise désormais à inciter les entreprises de pointe à revenir vers son centre ville, via un plan de redéploiement économique.

Les trois tours de la société de logiciels Adobe (éditeur des célèbres Photoshop et Acrobat), construites dans les années 1980, vont ainsi être flanquées de trois nouveaux édifices.

Il y a 20 ans, «nous avons approché Apple, Hewlett-Packard, et nous avons finalement conclu un accord avec Adobe: la ville a financé la première tour, et l'entreprise a payé les deux suivantes», pour une surface totale de 90.000 m2, rappelle Dennis Korabiak, directeur du programme de réaménagement.

La ville espère que d'autres entreprises préfèreront désormais les immeubles du centre, plutôt que les campus en périphérie. «Le travail d'équipe ne fonctionne pas si ses membres sont dispersés sur un campus. La structure verticale, en permettant une meilleure interaction, offre un meilleur environnement de travail», affirme Paul Krutko, responsable du développement économique.

Ce plan de redéploiement vise aussi à diversifier les entreprises implantées à San José. Quatre incubateurs d'entreprise spécialisés chacun dans une branche (logiciels, environnement, accès au marché, biosciences) hébergent des «start-up» prometteuses.

«Nous fournissons le capital de départ, maintenons les équipements pour accélérer le développement des entreprises. Nous organisons également des ateliers sur les levées de fonds ou la législation, ainsi que des panels avec des industriels du secteur», énumère Melinda Richter, directrice du BioCenter qui accueille 25 entreprises.

BrighTex BioPhotonics, spécialisé dans l'analyse de la peau, est l'un des locataires du BioCenter et devrait prendre son envol en 2008: «J'ai fondé mes deux autres entreprises dans mon garage, mais en démarrant celle-ci dans le BioCenter, elle était fonctionnelle en quelques semaines», explique son fondateur Raj Chhiber.

San José mise aussi sur les énergies renouvelables. «Nous pouvons devenir la capitale mondiale de l'énergie solaire», affirme le maire Chuck Reed. «Le constructeur de panneaux solaires Sunpower est déjà installé ici, et Nanosolar va construire une usine de fabrication de cellules photoélectriques au sud de la ville», dit-il.

L'aménagement de la ville de San José est étroitement lié à sa politique de développement. «Nous prêtons autant attention à l'espace professionnel qu'aux logements, aux espaces culturels et de loisirs qui attireront les talents que les entreprises souhaitent embaucher», souligne M. Krutko.

A côté des immeubles de bureaux fleurissent des quartiers d'habitations flambant neufs, 32.000 unités au total situées au centre ville de San José ou dans son immédiate proximité.

La ville espère également que ce regain d'activité relancera le commerce du centre, qui n'a pu résister à l'émergence des centres commerciaux périphériques dans les années 1950.