La conférence Adapt, qui rassemble de nombreux artisans et passionnés du domaine de la production numérique, bat son plein ces jours-ci à Montréal.

La conférence Adapt, qui rassemble de nombreux artisans et passionnés du domaine de la production numérique, bat son plein ces jours-ci à Montréal.

Pour sa deuxième édition, qui a lieu jusqu'à vendredi, l'événement a permis de réunir une quarantaine de conférenciers de renom et des centaines de créateurs et d'étudiants férus de techniques de production numérique utilisées au sein de l'industrie du cinéma et du jeu vidéo.

Les principaux objectifs d'Adapt sont de permettre aux visiteurs de partager leur savoir-faire, d'encourager les échanges et de susciter des discussions.

«J'ai vu beaucoup de conférences en Amérique du Nord, des conférences plus techniques et des cours sur la technologie numérique, mais je trouvais qu'il y avait un réel manque au niveau de l'enseignement de ces techniques», explique Jean-Eric Hénault, organisateur de l'événement.

«Adapt rempli ce vide qui existe dans l'industrie du cinéma et des jeux vidéo, enchaîne-t-il. Pour donner un exemple, une compagnie comme Ubisoft a un ration d'environ trois artistes pour un ingénieur. Le marché est évident et on avait besoin de quelque chose pour réunir tous ces créateurs.»

Et le choix de la ville hôte ne faisait aucun doute dans l'esprit de Jean-Eric Hénault. «Montréal offre un potentiel extraordinaire avec toute l'effervescence qui entoure les studios de jeux vidéo et les productions cinématographiques qui sont faites ici. Ça nous a permis d'attirer des studios comme Lucas Arts, DreamWorks et Disney, par exemple.

«D'ailleurs, après l'édition de l'an dernier, on a entendu plusieurs rumeurs selon lesquelles de gros projets auraient été réalisés à Montréal à cause d'Adapt, affirme Jean-Eric Hénault. Il y a des contacts qui s'établissent, les gens se parlent. C'est un effet secondaire de la conférence, et on espère pouvoir répéter ça cette année.»

«Nous avons également pas mal d'étudiants parmi nos visiteurs. Si on peut inspirer quelques jeunes à faire carrière dans le métier, pour nous, c'est notre plus belle réussite. Avec Adapt, on espère d'ailleurs réussir à renforcer les liens entre l'industrie et les écoles.»

L'art de la superproduction

Mercredi après-midi, Adapt a permis aux visiteurs présents sur place d'entendre le témoignage de Todd Vaziri, superviseur de séquences pour le film Transformers, réalisé par Michael Bay.

Le public, conquis d'avance, s'était entassé dans une salle de conférence remplie à pleine capacité pour entendre les anecdotes de l'expert en effets spéciaux et en imagerie générée par ordinateur.

Todd Vaziri a expliqué à la foule attentive de quelle façon la production du film Transformers a pris des proportions inattendues, au fur et à mesure que les artiste et techniciens qui y travaillaient réalisaient l'ampleur du projet.

«On voulait créer les meilleurs robots jamais représentés au cinéma», a-t-il lancé. Todd Vaziri a ensuite dévoilé des graphiques retraçant le nombre de pièces dont étaient constitués les différents automates du film : près de 900 pièces pour les plus simples, quelque 10 000 pour les plus complexes.

Les visiteurs d'Adapt ont également appris de quelle façon étaient générés les mouvements et les textures des héros de Transformers, ainsi que les techniques utilisées pour marier les images de synthèses aux prises de vue traditionnelles.

Le tout était présenté avec beaucoup d'esprit, et non sans une touche d'humour. «Une journée typique dans la vie de Michael Bay», a lancé Todd Vaziri pour décrire la photo d'une explosion spectaculaire impliquant sept véhicules, prise lors du tournage de Transformers.