Montréal est-il la Silicon Valley du Canada? En tout cas, s'il ne l'est pas, il le deviendra, croit Tom Sweeney, cofondateur et directeur de Garage Canada, société en capital de risque qui a ouvert ses portes en mars dernier, à Montréal.

Montréal est-il la Silicon Valley du Canada? En tout cas, s'il ne l'est pas, il le deviendra, croit Tom Sweeney, cofondateur et directeur de Garage Canada, société en capital de risque qui a ouvert ses portes en mars dernier, à Montréal.

Avec sa communauté d'entrepreneurs, d'investisseurs et de blogueurs, la métropole prend de plus en plus l'allure de la capitale canadienne des TIC.

«Notre philosophie est simple: on veut avoir les entreprises en démarrage le plus près possible de nos bureaux et c'est pour ça qu'on est à Montréal», dit-il. «Il est en train de se créer une culture d'entrepreneuriat qui se compare de plus en plus à la Silicon Valley.»

M. Sweeney constate toutefois que dans la chaude banlieue de San Francisco, le climat est plus propice aux nouvelles idées parce que les universitaires, les entrepreneurs et les investisseurs se côtoient davantage. «C'est pour ça que nous commanditons des événements comme BarCamp et DemoCamp», ajoute-t-il, faisant allusion à des rencontres un peu improvisées où les technophiles montréalais discutent de leurs divers projets internet. «C'est exactement le genre de rendez-vous qui génère des idées pouvant se transformer en start-ups.»

Le Québec séduit

Au Canada, Montréal est la ville où il s'investit le plus d'argent dans la recherche universitaire. C'est aussi à Montréal où le capital de risque est le plus important. Même à l'échelle continentale, la métropole québécoise se classe tout près du sommet, comme pôle d'attraction dans les TIC, selon une étude publiée la semaine dernière par Montréal International.

Pourtant, les entrepreneurs montréalais constatent qu'il y a un manque majeur de capital de départ, ces fonds qui permettent de passer de la recherche et développement (R&D) à une première commercialisation. Si ça peut les consoler, Garage Canada constate que le problème est le même à l'échelle du pays.

«Au Canada en ce moment, c'est plus facile d'investir dans un puits de pétrole que dans les travaux d'un chercheur universitaire», dit Tom Sweeney. Pour les technos, il n'y a que la Colombie-Britannique qui fasse aussi bien que le Québec. Là-bas, le gouvernement offre des avantages fiscaux très alléchants aux investisseurs qui désirent devenir des anges financiers.

Ici, depuis quelques années, on a préféré laisser la place aux investisseurs privés. «En fait, ailleurs au Canada, le Québec est perçu comme la province qui s'est le plus améliorée du côté du capital de risque, en donnant aux investisseurs privés un rôle plus important.»

Au fil des derniers mois, la Belle Province a d'ailleurs été la seule province à hériter de nouveaux groupes d'investisseurs, comme Garage Canada. Le pays n'avait pas vécu cela depuis 2003, assure M. Sweeney.

Ça mène à des situations auxquelles on ne se serait jamais attendu. Par exemple, un entrepreneur ontarien, ou même américain, qui vient chercher son capital de démarrage à Montréal. Et qui songe à y déménager s'il le faut!

C'est en partie pourquoi Garage Canada va annoncer, cet automne, la mise en place d'un nouveau programme de financement en capital de démarrage qui invitera les gens de partout au pays, ou d'ailleurs dans le monde, à venir chercher leur financement ici, à Montréal, à condition de s'installer dans la métropole québécoise.

Son cofondateur résume: «On espère attirer ici, avec notre argent, des entreprises en démarrage et des entreprises un peu plus grosses. On peut parfois investir à l'extérieur du Québec quand les promesses de rendement sont bonnes, mais comme je le disais, notre philosophie est que le capital de risque est une activité locale.»