Un cadre de la CSST a eu toutes les misères du monde à se concentrer sur son travail depuis le 15 août dernier, parce que son téléphone n'arrêtait pas de sonner. Et pour cause: son numéro de téléphone figurait dans les annonces sexy qu'un mauvais plaisant avait fait passer sur le site Kijiji.

Un cadre de la CSST a eu toutes les misères du monde à se concentrer sur son travail depuis le 15 août dernier, parce que son téléphone n'arrêtait pas de sonner. Et pour cause: son numéro de téléphone figurait dans les annonces sexy qu'un mauvais plaisant avait fait passer sur le site Kijiji.

Hier, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) s'est adressée à la Cour supérieure afin d'obtenir de l'entreprise Kijiji, qui exploite le site de petites annonces sur le web, les coordonnées de la personne qui a fait passer ces annonces.

Invitations non équivoques

Placées sous les rubriques «femme cherche homme», «homme cherche femme» et «homme cherche homme», les annonces se lisaient comme suit: «Belle femme légèrement grassette cherche amant de jour pour relation occasionnelle.» Ou encore: «Cherche femme ronde pour amitié et plus. Bel homme mi-quarantaine recherche femme ronde pour relation durable.» Et enfin: «Recherche jeune homme bi pour amitié et plus. Bel homme mi-quarantaine recherche jeune homme à gâté (sic) en échange de rencontre intime occasionnelle.»

Chacune des annonces était suivie du prénom de l'employé en question (on y avait ajouté un e dans le cas de l'annonce prétendument faite par une femme), ainsi que de son numéro de téléphone au travail.

Depuis la parution des annonces, le 15 août, l'employé a reçu plus de 300 appels, ce qui l'a empêché d'accomplir pleinement son travail et l'a exposé au ridicule en plus de lui causer un stress important, indiquent les documents déposés au palais de justice de Montréal.

Multiples appels indésirables

«En effet, les gestes ont obligé M à répondre à de multiples appels téléphoniques à la suite de la publication de ces annonces, lesquelles l'associent tour à tour à une femme, à un homme hétérosexuel et à un homme homosexuel.»

Cette utilisation frauduleuse d'internet n'est pas sans rappeler la mésaventure du président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, dont la biographie sur Wikipédia a été trafiquée par un internaute, en 2006. Dans le cas de la CSST, une enquête interne est en cours. Il a été impossible de savoir si une plainte sera portée à la police.