Des chercheurs français ont annoncé avoir mis au point une source d'électricité de quelques nanomètres de long, susceptible d'alimenter en énergie les futures machines, grosses comme quelques atomes, qui sont actuellement développées dans les laboratoires.

Des chercheurs français ont annoncé avoir mis au point une source d'électricité de quelques nanomètres de long, susceptible d'alimenter en énergie les futures machines, grosses comme quelques atomes, qui sont actuellement développées dans les laboratoires.

Ce premier nanogénérateur de courant alternatif a été inventé au sein du laboratoire de physique de la matière condensée et nanostructures de Lyon (CNRS/Université), indique le Centre national de la recherche scientifique dans un communiqué.

Les composants qui associent éléments mécaniques et électroniques sont en train de glisser de l'échelle du micromètre (un millionième de mètre) à celle du nanomètre (un milliardième de mètre): on passe des systèmes micro-électro-mécaniques (MEMS) aux systèmes nano-électro-mécaniques (NEMS).

Jusqu'à la percée française, ces NEMS étaient «passifs», c'est-à-dire qu'ils nécessitaient une source extérieure de courant alternatif mesurant quelques millimètres, ce qui limitait leur miniaturisation.

Les chercheurs expliquent avoir réalisé, «pour la première fois», un NEMS «auto-oscillant, piloté par une source de tension continue», qui pourrait avoir des débouchés dans les télécommunications ou l'automobile.

«Les constructeurs cherchent à intégrer de plus en plus de fonctionnalités: capteurs pour la pression des pneus, radars de proximité», a précisé jeudi à l'AFP Pascal Vincent, membre de l'équipe de recherche.

«Si l'on veut rendre ces systèmes autonomes, il faut que le composant qu'on ajoute possède sa source d'énergie», donc «on cherche de plus à ce que le composant soit petit et consomme le moins possible, pour éviter de changer les batteries tous les deux jours», a-t-il ajouté.

Composé d'«un nanofil de carbure de silicium», faisant office d'élément oscillant, «entouré d'un fil d'entrée du signal électrique et d'un fil de sortie», leur système, détaillent-ils, devient «actif» grâce à l'émission de champ: l'application d'une tension continue suffisante fait osciller le métal et permet d'en extraire des électrons, porteurs de la charge électrique.

Ce principe est comparable à celui d'un tuyau d'arrosage qui oscille à partir d'un certain débit, la tension électrique jouant ici le rôle de l'eau.