Sony a abaissé lundi de 100 dollars le prix aux États-Unis de la PlayStation 3 (PS3) dans l'espoir de donner un coup de fouet aux ventes de cette console de jeux vidéo de nouvelle génération qui peine à s'affirmer face à ses concurrentes moins onéreuses.

Sony a abaissé lundi de 100 dollars le prix aux États-Unis de la PlayStation 3 (PS3) dans l'espoir de donner un coup de fouet aux ventes de cette console de jeux vidéo de nouvelle génération qui peine à s'affirmer face à ses concurrentes moins onéreuses.

Le groupe japonais a annoncé que la PS3 serait désormais vendue 499 dollars au lieu de 599 dollars sur le crucial marché américain.

Il a précisé qu'aucune réduction n'était pour le moment envisagée en Europe ni au Japon, où le prix de vente a déjà été sabré de 20% juste avant le lancement en novembre.

Dans le même temps, Sony a annoncé le lancement aux États-Unis en août prochain d'une nouvelle version plus puissante de la PS3. Ce modèle de 80 gigaoctets (contre 60 gigaoctets pour la console standard), mieux adapté aux jeux vidéo en ligne, n'était jusqu'à présent vendu qu'en Corée du Sud.

La PS3 restera toujours la console la plus chère du marché, devant la XBox 360 (299 à 479 dollars selon les versions) et la Wii de Nintendo (249 dollars).

Cette différence de prix explique que la console de Sony se traîne pour l'instant loin derrière ses rivales.

Ainsi, il s'est vendu quatre Wii pour une PS3 en avril aux États-Unis (cinq pour une au Japon).

Outre son petit prix, la Wii bénéficie d'une image de marque plus familiale ainsi que de sa télécommande originale qui permet de reproduire sur l'écran l'effet des gestes véritables du joueur. La PS3, elle, reste considérée comme une machine compliquée, réservée aux joueurs chevronnés.

«Le prix de la PS3 est parfaitement justifié par la qualité et la sophistication de la machine. Mais ça ne suffit pas forcément à convaincre un consommateur qui a également le choix de la Wii et de l'XBox 360. Les gens ne sont pas satisfaits du prix», souligne Tatsuya Mizuno, analyste chez Fitch Ratings.

L'analyste relève également qu'aucun jeu ne parvient jusqu'à présent à exploiter à fond le potentiel de la console de Sony.

Toujours selon M. Mizuno, Sony doit à tout prix gagner des parts de marché pour la PS3 afin d'éviter que les éditeurs de jeux vidéo, déçus par la faible popularité de la machine, ne cessent de développer des titres pour elle.

«Si le nombre de PS3 augmente, alors les éditeurs auront envie de développer plus de jeux et la roue de la fortune commencera à tourner. Mais nous en sommes encore loin», avertit l'analyste.

Le groupe espère écouler plus de 100 millions de PlayStation 3 en cinq ans, comme ce fut le cas avec la PS2, la console de jeux la plus vendue de l'histoire.

Mais les choses ont bien mal commencé pour la nouvelle machine, dont le lancement a dû être reporté de six mois au Japon et aux États-Unis, et d'un an en Europe, en raison d'une pénurie de composants.

Le succès de la PlayStation est pourtant crucial pour le géant japonais qui a traversé ces dernières années des problèmes financiers et techniques à répétition, notamment le rappel l'an dernier de millions de batteries pour PC susceptibles de prendre feu.

Entre janvier et mars, Sony a subi une perte nette de 67,56 milliards de yens (409 millions d'euros), la plus lourde de son histoire pour un trimestre, due en partie aux énormes coûts de production de la PS3.

«Il est clair que Sony se débrouille relativement mal face à la concurrence et qu'il lui fallait absolument faire quelque chose. Mais du point de vue financier, réduire le prix est un choix difficile, qui reflète une situation très dure», note M. Mizuno.