Pendant que les Américains s'extasient devant le dernier-né d'Apple, le iPhone, les Canadiens en mal de technologies nouvelles sont forcés de rester sur leur faim et de se nourrir de... spéculations.

Pendant que les Américains s'extasient devant le dernier-né d'Apple, le iPhone, les Canadiens en mal de technologies nouvelles sont forcés de rester sur leur faim et de se nourrir de... spéculations.

Même s'il n'a jamais eu de date de sortie d'annoncée, tout le monde espère que l'iPhone ne tardera pas à franchir la frontière, même si le marché du nord de l'Amérique du Nord ne représente pas une grosse pointe de la tarte aux pommes.

Rumeurs et spéculations vont bon train depuis que Steve Jobs a fait savoir, en janvier, que ses ingénieurs avaient mis au point l'outil multimédia par excellence, une sorte de iPod de la téléphonie portable, le iPhone.

L'iPhone représente le nec plus ultra pour les amateurs de gadgets. C'est principalement un téléphone portable avec accès total à Internet. Il se distingue par un écran tactile de 3,5 pouces assez grand pour être à l'aise dans les pages Web. Tout passe par cet écran. L'iPhone utilise le système d'exploitation Mac OSX et les applications se lancent au toucher de leur icône. Pour les messages ou la saisie de texte, un clavier tactile apparaît à l'écran. L'iPhone est aussi un appareil photo numérique à capteur de deux millions de pixels ainsi qu'un iPod pour la musique et pour la vidéo. Il est offert en deux configurations : mémoire flash de 2 Go (499 $US) et de 4 Go (599 $US). Au départ, Apple avait choisi le fournisseur de services sans fil américain Cingular, mais à la suite de l'acquisition de celui-ci par AT&T, c'est le géant des télécommunications qui a l'exclusivité du service.

Lancé avec tambours et trompettes le 29 juin, l'iPhone a fait courir les amateurs à New York et dans les autres grandes villes, a rendu tout le monde jaloux, mais semble confiné pour un bon moment au pays de l'oncle Sam. Ceci principalement attribuable au choix du fournisseur qui fonctionne avec la technologie GSM et qui héberge un serveur spécial pour la messagerie. Un acheteur d'iPhone doit signer un engagement de deux ans avec AT&T, l'activation se faisant par le site d'Apple. Le service coûte entre 30 $ et 40 $ par mois.

Au Canada, c'est une tout autre affaire car il n'y a qu'un seul fournisseur qui utilise le GSM, Rogers (Fido). Et Rogers Communications sans fil est propriété de AT&T... Dès le départ on a présumé que c'est lui qui serait le partenaire d'Apple, mais rien n'est encore certain. Chez Rogers, c'est le silence total. Un représentant du service des relations publiques, Sébastien Bouchard, n'a qu'une réponse aux nombreuses questions qui pleuvent : «Pas de commentaire, rien à annoncer... Pour l'instant ce ne sont que rumeurs et spéculations.» Exactement le genre de réponse qui ouvre la porte à toutes les possibilités. Une prudence qui s'explique par les conséquences boursières.

Les technophiles vont donc devoir prendre leur mal en patience. Quelques semaines, selon les plus optimistes, des mois, sinon un an, selon les plus réalistes, jamais, selon les plus pessimistes. Il y a des chances que les Canadiens bénéficient des avantages de la seconde génération de l'appareil...

Inutile de penser acheter un iPhone aux États-Unis et de l'activer au Canada. À moins d'espérer l'utiliser comme super iPod, ce qui en fait quand même un appareil onéreux.

Par ailleurs - rien de surprenant - on apprend que les pirates informatiques bataillent pour faire sauter les protections de l'iPhone dans le but de l'utiliser sur n'importe quel réseau dans le monde. Selon un article sur le site Internet de L'Express, (lexpanson.com) le célèbre jeune pirate norvégien DVD Jon est sur le point d'y parvenir. Bête noire d'Apple depuis qu'il s'est attaqué avec succès aux verrous numériques d'iTunes, DVD John fournit aux internautes, sur son site, tout le nécessaire pour contourner les protections mises en place par Apple. L'exploit est réel, mais encore partiel, l'iPhone refusant toujours d'accepter les cartes SIM des autres opérateurs. Le déverrouillage total du téléphone semble toutefois imminent, écrit L'Expansion, DVD Jon n'étant pas le seul pirate informatique à s'intéresser à l'iPhone.