Depuis quelques mois, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) est victime, dans l'univers virtuel Second Life, d'un groupe d'imposteurs qui, sous les couleurs du corps policier fédéral, effectuent au grand jour «des recrutements d'agents» pour «protéger» les habitants de ce monde électronique en trois dimensions et «dénoncer les abus».

Depuis quelques mois, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) est victime, dans l'univers virtuel Second Life, d'un groupe d'imposteurs qui, sous les couleurs du corps policier fédéral, effectuent au grand jour «des recrutements d'agents» pour «protéger» les habitants de ce monde électronique en trois dimensions et «dénoncer les abus».

Selon le quotidien Le Devoir, cette campagne dont la GRC vient tout juste d'entendre parler devrait l'inciter dans les prochains jours à «prendre les mesures qui s'imposent» pour mettre un terme à ces activités virtuelles «non autorisées», a indiqué une porte-parole.

«La GRC recrute toute l'année du personnel, c'est vrai, a expliqué Sylvie Tremblay, lors d'un entretien téléphonique hier. Mais cela se passe dans le monde réel ou dans internet. Nous ne sommes pas présents dans Second Life et nous n'avons pas de projets pour le moment en ce sens.»

Pourtant, au vu et au su des quelque 7,6 millions de personnes à travers le monde qui fréquentent de façon plus ou moins régulière ce drôle d'univers interactif, un groupe d'individus baptisé RCMP/GRC Police cherche «depuis six mois» à recruter des agents policiers virtuels pour le compte de la «police fédérale canadienne», annoncent-ils. Une vingtaine de citoyens ont répondu à l'appel à ce jour.

Leur mission? «Assurer la sécurité des nouveaux arrivants» mais aussi «traquer les pédophiles, les sadomasos et les nazis», a indiqué un des membres de ce groupe, un dénommé Philippe Smalls, que Le Devoir a rencontré hier dans Second Life par l'entremise de son journaliste virtuel, Fabien Qinan, qui depuis avril dernier, sous cette identité, se promène dans cet univers.

Sorte de web en 3D, Second Life est un vaste territoire interactif ludique, informatif, commercial - et même policé - de plus en plus populaire créé en 2002 par Linden Lab, une entreprise de San Francisco aux États-Unis. Dans ce monde parallèle en réseau, les internautes évoluent sous la forme d'avatars. Ces représentations d'eux-mêmes en trois dimensions peuvent se déplacer en marchant, en volant et également en se téléportant d'un endroit à un autre. Le clavardage est le principal mode de communication entre les personnes.

L'identité des avatars n'est jamais celle de l'internaute qui lui donne vie. L'univers ne permet pas d'utiliser son véritable nom de famille et propose à la place une liste de noms dans laquelle les «nouveaux arrivants» doivent puiser.

Ainsi, le responsable des «relations publiques» pour le groupe RCMP/GRC Police se présente sous le nom d'Emixam Mills. L'homme, dont il est impossible de connaître la véritable identité, exhibe sur sa fiche personnelle une représentation de lui dans le costume officiel rouge et blanc de la police montée.