Les plus hauts procureurs de huit États américains ont demandé lundi au site de socialisation MySpace d'identifier les délinquants sexuels qui fréquentent son réseau largement destiné aux jeunes.

Les plus hauts procureurs de huit États américains ont demandé lundi au site de socialisation MySpace d'identifier les délinquants sexuels qui fréquentent son réseau largement destiné aux jeunes.

«Nous sommes très inquiets que des prédateurs sexuels utilisent MySpace pour attirer des enfants dans des rencontres face-à-face», écrivent les ministres de la Justice de Caroline du Nord, de Géorgie, du Connecticut, de Pennsylvanie, du New Hampshire, de l'Idaho, de l'Ohio et du Mississippi, dans une lettre à MySpace.

Ils ont diffusé cette lettre après qu'une société de détectives engagée par MySpace en décembre 2006 ait démasqué des milliers de condamnés pour des crimes à caractère sexuel, membres de ce site.

«Peut-être que des milliers d'autres délinquants sexuels - non fichés ou utilisant des faux noms - se cachent sur votre site internet», écrivent les procureurs dans cette lettre.

«Nous restons inquiets de la présentation de votre site, le fait que l'accord parental ne soit pas requis et le manque des garde-fous nécessaires pour protéger nos enfants», ajoutent-ils.

Les procureurs ont donné à MySpace jusqu'au 29 mai pour révéler les noms et les adresses des délinquants sexuels fichés trouvés sur le site internet, pour expliquer comment les pages de ces personnes vont être retirées du site et aider la police à découvrir leurs méfaits.

MySpace, contrôlé par le groupe News Corporation, a indiqué qu'il commençait à contrôler et à filtrer ses membres au moyen d'une base de données répertoriant les délinquants sexuels fichés.

«Nous sommes d'accord avec les procureurs pour écarter les personnes nuisibles et que c'est une priorité», indique le responsable de la sécurité de MySpace Hemanshu Nigam.

«Cela passe par un engagement à développer de nouvelles technologies et à construire des liens étroits avec des entreprises privées, les forces de l'ordre et les responsables politiques», ajoute-t-il dans un communiqué.

MySpace, le site le plus fréquenté des États-Unis et qui revendique pas moins de 135 millions de membres dans le monde, a lancé ce mois-ci un logiciel qui identifie les délinquants sexuels connus et efface leurs pages.

MySpace milite pour une loi fédérale exigeant que les repris de justice condamnés pour agressions sexuelles soient contraints de délivrer leurs adresses e-mail afin de les détecter plus facilement lors de leur adhésion à des sites fréquentés par des jeunes.

Aux États-Unis, les délinquants sexuels sont tenus de révéler l'adresse de leur domicile auprès de la police dès leur sortie de prison.