Le tri-réacteur d'affaires Falcon 7X de Dassault Aviation, qui a reçu vendredi la certification indispensable à sa prochaine mise en service, est le premier avion entièrement développé sur ordinateur.

Le tri-réacteur d'affaires Falcon 7X de Dassault Aviation, qui a reçu vendredi la certification indispensable à sa prochaine mise en service, est le premier avion entièrement développé sur ordinateur.

La conception assistée par ordinateur des pièces et de l'architecture des avions, dont Dassault Systèmes a été un pionnier avec son logiciel Catia, remonte aux années 1980.

Mais c'est la première fois qu'un appareil a été conçu puis développé de A à Z sur un plateau virtuel en trois dimensions. Le plus petit écrou, le plus fin câblage électrique y figurent avec leurs véritables spécifications.

C'est un dossier zéro papier, sans plan mais tout en DVD qui a été transmis aux autorités délivrant le certificat de navigabilité.

Dassault ne chiffre pas le temps gagné entre le début de la conception de l'appareil et sa mise en service. Mais grâce au développement complet par ordinateur, «on n'a plus besoin de construire de prototypes, qui devaient être améliorés avec des retours à la planche à dessin», souligne-t-on chez Dassault.

«On a une qualité de fabrication optimale immédiate dès le premier exemplaire, le temps d'assemblage est passé de 14 à 7 mois et les essais en vol ne concernent plus que les phases les plus critiques», ajoute-t-on.

Atout majeur du plateau virtuel: il a permis à Dassault de travailler à distance tout en maintenant une grande réactivité avec ses partenaires industriels, mais aussi avec ses propres services de fabrication.

«Il peuvent nous faire remarquer immédiatement telle ou telle contrainte de montage, demander la rectification de l'implantation d'une canalisation ou d'un câble. De notre côté, nous sommes capables à partir du plateau virtuel d'aller jusqu'à la programmation des machines de fabrication à commande numérique», dit Jérôme Camps, un des responsables du bureau d'études chargé du Falcon 7X.

«Grâce au plateau virtuel, nous avons aussi pu dès la conception anticiper la vie de l'avion, mettre en place toutes les procédures de maintenance, vérifier l'accessibilité pour les mécaniciens grâce à des mannequins virtuels, définir les meilleures pratiques de dépose ou repose des équipements», explique-t-il.

Les suites logicielles de Dassault Systèmes sont largement utilisées à l'extérieur du groupe y compris par des concurrents de Dassault, et Boeing a adopté son plateau virtuel pour son prochain 787 Dreamliner.

«Nous avons demandé à nos partenaires de travailler sur les mêmes logiciels que nous; ils sont devenus un standard dans de nombreuses industries. Et pour préserver notre position de maître d'oeuvre international, nous cherchons à garder une longueur d'avance en terme d'utilisations innovantes», dit M. Camps.