Des artistes de la génération X revisitent leur premières émotions interactives sur Commodore, Super Nintendo et autres Game Boy.

Des artistes de la génération X revisitent leur premières émotions interactives sur Commodore, Super Nintendo et autres Game Boy.

Le film 8-bit, projeté demain soir à Montréal, raconte comment les jeux vidéo influencent certains musiciens de la génération X, qui ont grandi avec les premiers micro-ordinateurs dans les années 80.

Vous souvenez-vous de votre premier contact avec un micro-ordinateur? Si vous avez plus de 30 ans, il devait s'agir d'un Commodore, d'un Atari ou d'un des premiers Apple de l'époque pré-Macintosh.

C'est dans la nostalgie de cette époque-là que s'inscrit le documentaire 8-bit, qui sera projeté, demain soir, à la Société des arts technologiques (SAT), entre diverses performances musicales et visuelles.

Dans ce film de Marcin Ramocki, propriétaire d'une galerie d'art de Brooklyn, qui l'a réalisé pour moins de 15 000 $, on apprend comment les premiers jeux vidéo disponibles sur ces machines ont donné naissance à une forme de musique nouvelle : la «chipmusic», littéralement «musique pour puces électroniques».

À l'époque, en effet, les micro-ordinateurs se servaient d'une puce-synthétiseur pour produire leurs effets sonores et les premiers à se servir de cette puce comme instrument de musique ont été les pirates qui distribuaient des copies illégales des jeux vidéo, distribués à l'époque sur des grosses disquettes de 5 po 1/4 ou des cassettes.

En «signant» leur travail à l'aide de messages animés agrémentés de musique, ils marquaient sans le savoir le début d'une nouvelle forme d'expression musicale.

Nostalgie des vieilles machines

Aujourd'hui trentenaires, des artistes de la génération X revisitent leurs premières émotions interactives en exploitant à nouveau les puces-synthétiseurs des Commodore, Super Nintendo et autres Game Boy.

Tourné à New York, Paris et Tokyo, le film montre de nombreux artistes qui partagent l'étonnante capacité de tirer le maximum d'une technologie somme toute très limitée, mais dotée d'un son unique à la fois agressant et poétique, mécanique et harmonieux. Pour citer un des intervenants du documentaire, l'auteur américain Ed Halter, «les limitations technologiques d'une époque deviennent le choix esthétique d'une autre époque».

Demain soir, on pourra écouter une démonstration de cette «chipmusic» avec le DJ montréalais Taxi Nouveau, qui jouera ses compositions sur Game Boy avant la projection, histoire de plonger d'emblée le public dans l'époque des arcades.

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Projection du documentaire 8-bit, suivie d'un débat avec le réalisateur et de performances musicales.

Quand: Samedi 17 février, de 19h à 1h30.

Où: Société des arts technologiques, 1195, boulevard Saint-Laurent, Montréal.

Coût d'entrée : 10 $.