Les sketchs comiques des Têtes à claques, personnages loufoques mariant l'animation par ordinateur et la gestuelle humaine connaissent un succès fou sur Internet au Québec, sans passer par les grandes chaînes de télévision ou le célèbre site YouTube.

Les sketchs comiques des Têtes à claques, personnages loufoques mariant l'animation par ordinateur et la gestuelle humaine connaissent un succès fou sur Internet au Québec, sans passer par les grandes chaînes de télévision ou le célèbre site YouTube.

Lancé en août, «têtesaclaques.tv» s'est frayé un chemin dans le Top 10 des sites Internet les plus populaires du Québec, aux côtés des géants Google, Hotmail et Yahoo et devant le populaire YouTube.

«Je voulais faire du stop motion animation, des personnages comme dans le film Chicken Run [...] Quand je me suis rendu compte qu'animer les yeux et la bouche me prenait une journée de travail pour réaliser dix secondes, je me suis dit que j'allais filmer mon visage et mettre mes yeux et ma bouche sur les bonshommes», explique à l'AFP Michel Beaudet, l'un des trois créateurs du site.

Le sketch du Willy Waller, parodie d'une publicité américaine pour épluche-légumes avec un vendeur caricatural au français mâtiné d'anglais, a été visionné plus de cinq millions de fois sur son site, un succès qui fait baver d'envie les grandes chaînes de télévision.

M. Beaudet, un publicitaire de 40 ans, avait créé chez lui ces capsules humoristiques de moins de deux minutes qu'il a montrées à des amis, avant de les présenter à des grandes chaînes de télévision.

«J'avais envoyé un DVD avec une douzaine de capsules à des stations de télévision, des maisons de production, j'ai eu un bon accueil, il y avait des trucs en branle. Puis je me suis dit, c'est un format excellent pour Internet», se souvient-il.

«C'est le plus bel exemple d'un format adapté à Internet», estime Bruno Guglielminetti, spécialiste des nouvelles technologies à Radio-Canada, qui y voit l'un des premières «créations» visant spécifiquement Internet à connaître un tel succès.

Les créateurs des têtes à claques auraient pu mettre en ligne leurs capsules sur le populaire site d'échanges de vidéo YouTube, mais ils n'en auraient tiré aucun avantage pécuniaire.

Nouveau chouchou d'Internet, les créateurs des têtes à claques surfent aujourd'hui sur une success story financière, avec des grands annonceurs comme le géant des télécommunications Bell Canada et le constructeur automobile Ford qui payent le prix fort pour s'afficher sur leur site.

Les têtes à claques ont bénéficié à leur début de comptes rendus favorables dans les médias traditionnels ce qui leur a permis d'accroître leur visibilité pour s'imposer en quelques mois comme un phénomène de masse au Québec.

«On a dû bloquer l'accès à leur site Internet», note le directeur des ressources humaines d'une grande entreprise montréalaise, affirmant que le visionnement de ces sketchs sur les heures de travail avait affecté la productivité des employés.

Avec leur accent québécois hypertrophié, les personnages des têtes à claques font un malheur au Québec et récoltent aussi du succès en Europe d'où viennent entre «15 % et 20 %» des visiteurs du site, assure M. Beaudet.

Dans sa boule de cristal, ce dernier voit en rose le futur de ses petits bonshommes dont les aventures absurdes pourraient sous peu être disponibles sur les téléphones portables d'une grande compagnie et déclinées en plusieurs langues.

«Avant de les faire en français de France, on va les faire en anglais. Le but ultime serait de les faire en toutes les langues, d'avoir des équipes pour les faire en allemand, en italien, en chinois, mais pour ça il faut y aller prudemment», dit le principal intéressé.

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