Plusieurs entreprises ont été épinglées pour avoir lancé de faux blogues d'internautes, en fait des campagnes de pub camouflées, phénomène qui va de pair avec la multiplication des blogueurs payés pour parler d'un produit, une pratique pourtant illégale si elle est cachée.

Plusieurs entreprises ont été épinglées pour avoir lancé de faux blogues d'internautes, en fait des campagnes de pub camouflées, phénomène qui va de pair avec la multiplication des blogueurs payés pour parler d'un produit, une pratique pourtant illégale si elle est cachée.

Sony Entertainement Computer Entertainement America, filiale de Sony, après avoir été pris à partie par des blogeurs, a reconnu la semaine dernière avoir lui-même piloté un faux blog, baptisé «All I want for Christmas is a PSP» (tout ce que je veux pour Noël est une Playstation).

Ce blogue était censé être tenu par «Charlie», un amateur de hip-hop, rempli de considérations enthousiastes sur la console de jeu Playstation, dans un langage imitant celui des ados branchés.

Devant l'accumulation de messages ironiques, Sony, dans un court message sur ce blogue la semaine dernière, s'est excusé d'avoir «essayé d'être un peu trop malin» et promis qu'il se cantonnera désormais à seulement «donner des faits» sur sa console de jeu, sortie le mois dernier.

Déjà en octobre, le groupe Wal-Mart avait été pris en flagrant délit de faux blogue (surnommés «flog»): Laura et Jim, un couple qui se présentait comme des Américains moyens, relataient leur traversée des États-Unis où ils se garaient sur les parking des hypermarchés Wal-Mart. Ils racontaient au passage leur rencontre avec des salariés du groupe qui tous disaient combien ils adoraient y travailler.

Le magazine Business Week a révélé début octobre que leur voyage était en fait sponsorisé par Wal-Mart, ce qui n'etait précisé nulle part sur le blog.

Le phénomène se développe, aussi parce que fleurissent les sociétés qui proposent aux blogueurs d'être payés pour parler de produits, comme la société PayPerPost, pionnière en la matière, qui verse aux blogueurs quelques dollars par messages, ou encore sa rivale ReviewMe.

Sur ReviewMe, des blogueurs en toutes langues, du grec au chinois, classés parmi les plus lus, proposent leurs services, juqu'à 500 dollars par message, pour parler de produits. On achète en ligne un message sur ces blogues comme on achèterait un CD sur internet, il suffit de décrire le produit.

La société précise qu'on ne peut «exiger» un avis positif mais assure que «la grande majorité des message sont positifs» ou avec des «critiques constructives».

Ces campagnes de publicité d'un nouveau genre peuvent comporter plusieurs milliers de messages, a expliqué un porte-parole de PayPerPost, qui n'a pas souhaité être cité.

Parmi les clients ont par exemple figuré la télévision par câble Speed Channel, qui voulait lancer une nouvelle émission, a-t-il raconté.

Les faux blogues ou blogueurs payés qui se font passer pour des commentateurs indépendants sont en principe illégaux, selon un avis de la commission fédérale de la concurrence (Federal Trade Commission - FTC), et pourraient bientôt faire l'objet de poursuites pénales.

Dans une lettre publiée sur son site début décembre, la FTC a en effet rappelé qu'elle estimait que de cacher le fait que les commentaires étaient payés revenait à tromper le consommateur, et que cela devait être «clairement signalé», faisant planer la menace de poursuites pénales.

Devant cette menace, PayPerPost a décidé cette semaine de recommander à ses blogueurs rémunérés d'indiquer leur statut de commentateurs payés. Mais de nombreux sites n'ont pas adopté de telles règles.

Le «buzz» (bouche à oreille) sur internet vise à faire parler d'un produit en utilisant les blogues, les sites d'échanges entre internautes comme YouTube ou encore les site de socialisation comme MySpace, le site le plus consulté aux États-Unis en novembre. Des entreprises ont ainsi créé des «profils» personnels sur MySpace et y recrutent des «amis».