Si vous vous imaginiez au bout de vos peines avec le casse-tête de la télévision numérique et haute définition, aussi bien croire au père Noël... Non seulement, comme nous le voyons depuis quelques semaines, les téléviseurs de la nouvelle génération tournent-ils mal avec l'essence à faible indice d'octane dont ils doivent se contenter, mais ils souffrent aussi de la compression qui vient également altérer l'image.

Si vous vous imaginiez au bout de vos peines avec le casse-tête de la télévision numérique et haute définition, aussi bien croire au père Noël... Non seulement, comme nous le voyons depuis quelques semaines, les téléviseurs de la nouvelle génération tournent-ils mal avec l'essence à faible indice d'octane dont ils doivent se contenter, mais ils souffrent aussi de la compression qui vient également altérer l'image.

Un autre Montréalais, Stéphane Vachon, analyste-programmeur et technicien en informatique et aussi grand observateur critique de la télévision numérique, est d'avis que la compression des signaux, un mal inévitable, joue un rôle important dans la détérioration de l'image.

«Sans elle, la capacité en canaux d'un réseau de distribution serait ridiculement basse. Présentement, la compression numérique (MPEG 2) est réalisée dans des proportions de 50:1 à 100:1, ce qui est énorme», souligne-t-il.

La compression, enfant du numérique, est nécessaire pour faire passer le plus grand nombre possible de canaux par la sorte de tube qu'est la bande passante. La plupart du temps, pour le commun des mortels, l'opération est transparente, surtout si on regarde un téléviseur à tube. Mais il n'en va plus de même quand on est devant un panneau ACL, plasma ou DLP. Plus il est sophistiqué, plus le téléviseur laisse paraître les défauts. Selon ses capacités d'extrapolation pour combler la différence de résolution, il va donner une image manquant de netteté, ce qui est encore moins jojo quand il doit composer avec des pixels de couleurs anémiques.

Il est souvent nécessaire de «dégraisser» certains canaux, en leur enlevant quelques bits, mais vient un moment où la qualité en souffre. Et ça n'est pas l'image dans son entier qui est affectée, mais ses composants, les pixels de couleurs, qui subissent une détérioration visible. Selon le type d'émission, les résultats varient, mais quand la compression est vraiment trop forte on constate l'apparition de la pixellisation, un «nuage» de points de couleurs un peu différentes. Résultat : une image granuleuse, imprécise, des mouvements mal rendus car le téléviseur n'a pas l'information nécessaire pour bien les reproduire, explique Stéphane Vachon.

Pour empêcher l'apparition de cette pixellisation, les distributeurs adoucissent un peu l'image de sorte qu'elle aura un peu l'air floue plutôt que trop pixellisée. Ce qui donne un résultat un peu plus acceptable sur les téléviseurs modernes.

La solution pour obtenir une image plus précise serait de diminuer le taux de compression, mais cela ne peut se faire qu'en augmentant la quantité d'information diffusée. C'est la bande passante et, étant donné le nombre de canaux offerts, elle est presque pleine. «Mais augmenter la bande passante uniquement pour améliorer la qualité des canaux demande beaucoup d'investissements pour peu de revenus. Si on augmente la bande passante, c'est généralement pour ajouter d'autres canaux plutôt que pour améliorer l'image.»

Câble ou satellite ? «De manière générale, je n'ai jamais vu de différence notable entre les distributeurs. Ils essaient tous de mettre le plus de canaux possibles, tant que les problèmes ne deviennent pas trop visibles ou que leurs clients ne se plaignent pas trop. De plus, ils ont tous leurs canaux vedettes qui sont très beaux et ce ne sont pas nécessairement les mêmes partout. On va toujours trouver des gens qui disent qu'un tel est meilleur que tel autre mais en réalité, on devrait dire que le canal X chez tel distributeur est plus beau qu'ailleurs, et ce, sur la même télé. Grosse différence.»

Affaire à suivre...

Relâche de cette chronique pour les deux prochaines semaines, les lundis 25 décembre et 1er janvier étant jours de non publication pour Le Soleil. Rendez-vous, donc, au 8 janvier. J'en profite pour vous souhaiter d'excellentes Fêtes qui vous permettront quand même de vous en mettre plein la vue.

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