Même les robots sont désormais mis à contribution pour guider les Japonais dans leur passion croissante pour le vin, alors que l'Archipel se prépare à la ruée annuelle sur le beaujolais nouveau.

Même les robots sont désormais mis à contribution pour guider les Japonais dans leur passion croissante pour le vin, alors que l'Archipel se prépare à la ruée annuelle sur le beaujolais nouveau.

Développé par le géant nippon de l'électronique NEC et l'université de Mié, le «robot sommelier», vêtu d'un costume vert, est doté de deux mains mécaniques comportant un complexe réseau de senseurs à infrarouge.

Des attributs qui le rendent capable d'analyser la composition chimique des aliments et du vin, et de dire quel plat se marierait le mieux aux caractéristiques de tel ou tel cru.

«Après avoir analysé la composition du vin, le robot cherche dans sa base de données quelle nourriture correspond, et prodigue alors le conseil», explique Mme Kaori Kobayashi, chef du groupe de recherche qui a mis au point le «sommelier».

Le robot, dont les babines s'illuminent et la tête en forme d'oeuf s'agite lorsqu'il parle, peut être réglé en fonction des préférences gastronomiques de son propriétaire.

Un amateur de fromages peut ainsi entrer dans la mémoire de la machine les caractéristiques de ses produits préférés, afin de savoir en toutes circonstances lesquels choisir avec tel ou tel type de vin.

Seuls deux prototypes de «Robot sommelier» ont jusqu'à présent vu le jour, mais son concepteur n'écarte pas un lancement commercial un jour ou l'autre.

«Je ne sais pas quand, mais nous pourrions même développer un robot sommelier portable. Cela serait utile pour les amateurs de vin au cours de leurs voyages de dégustation», imagine Mme Kobayashi.

Déguster et profiter du vin risquent cependant de rester encore longtemps une activité très humaine, avertissent les connaisseurs.

«Bien sûr, un robot ne remplacera jamais un vrai sommelier», sourit Charles Durand, directeur commercial de Sopexa, l'organisme de promotion du vin et des produits alimentaires français.

«Le rôle du sommelier est très difficile», souligne-t-il.

Pour M. Durand, le sommelier doit non seulement tenir compte du vin en soi et des plats qui vont avec, mais aussi de la personne à laquelle il a affaire: son caractère, ses goûts, son budget, son humeur ce jour-là... Ce qui serait impossible pour un robot de faire en même temps, explique-t-il.

La mise au point du «robot sommelier» illustre cependant l'intérêt croissant des Japonais pour le vin.

Selon la Sopexa, la consommation dans l'Archipel a atteint 8,8 millions de litres en 2005, contre seulement 590.000 dix ans plus tôt.

Le beaujolais nouveau connaît une «croissance fantastique... C'est un marché en progression. Il y a un terreau favorable dans la culture japonaise puisque tout ce qui est saisonnalité marche... Et le côté festif (du beaujolais nouveau) a trouvé un bon impact auprès les Japonais qui aiment bien faire la fête», dit M. Durand.

Le beaujolais nouveau, grâce à son goût léger et fruité, fait notamment un malheur chez les femmes qui le préfèrent souvent aux breuvages typiquement masculins que sont le saké (alcool de riz) et la bière.

Toujours grâce à sa légèreté, le beaujolais nouveau convient bien à de nombreux plats de la cuisine japonaise.

Grâce au décalage horaire, le Japon sera à nouveau le premier pays du monde à déboucher le beaujolais nouveau cette année, le jeudi 16 novembre.

L'Archipel en sera également le plus gros importateur, devant l'Allemagne et les Etats-Unis, avec quelque 11 millions de bouteilles commandées.