«Tous cherchent le chaînon manquant: un appareil reliant l'ordinateur à la télévision pour les films, les vidéos, les photos, la musique, et les transporter partout», faisait observer cette semaine l'analyste américain Phil Leigh de l'entreprise Inside Digital Media, cité cette semaine par AFP et dont le site Internet véhicule sensiblement le même propos.

«Tous cherchent le chaînon manquant: un appareil reliant l'ordinateur à la télévision pour les films, les vidéos, les photos, la musique, et les transporter partout», faisait observer cette semaine l'analyste américain Phil Leigh de l'entreprise Inside Digital Media, cité cette semaine par AFP et dont le site Internet véhicule sensiblement le même propos.

Leigh soulignait ainsi que les géants de la fourniture d'accès Internet et de l'industrie informatique multiplient les efforts pour créer ce chaînon manquant et ainsi planter un autre clou dans le cercueil du monde «physique» des contenus.

On tente d'implanter ce lien numérique qui connectera votre salon à Internet sans que vous n'usiez de complexes stratagèmes informatiques pour y parvenir. Quel sera donc le chaînon manquant? L'ordinateur personnel? Le baladeur numérique? La troisième génération de téléphones portables? Et si la console de jeu devenait le carrefour des contenus téléchargés et consommés au salon?

Répertoires limités

À la fin du mois, Microsoft lancera un site de téléchargement de films et émissions TV pour sa console Xbox, ce qui constitue en fait une nouvelle étape pour recevoir les contenus circulant sur Internet et les visionner ailleurs que sur un ordinateur. Microsoft veut clairement offrir un lien pour tous les supports et ainsi jouer un rôle proéminent dans votre salon. Dans la même foulée, Microsoft offrira très bientôt un répertoire de films à télécharger non seulement pour sa Xbox mais aussi pour son baladeur Zune.

Dans cette optique, Microsoft a obtenu l'accord de plusieurs studios d'Hollywood, dont Paramount et Warner. La durée de visionnement des films se limiterait à 24 heures une fois le film lancé, et le consommateur disposerait de 14 jours pour utiliser ce contenu. Voilà à tout le moins une première étape qui laisse présager un assouplissement de ces normes de téléchargement et de visionnement.

De son côté, la célébrissime Apple entend maintenir son leadership avec son futur iTv, un appareil qui permettra à un téléviseur de visionner les films téléchargés sur la Toile. Apple devra toutefois faire face à un handicap, à court terme du moins: seul Disney a accepté d'alimenter la plateforme de téléchargement d'Apple. Pourquoi donc? Au début de cette année, le fondateur d'Apple, Steve Jobs, devenait le plus important actionnaire de Disney, voilà tout.

Un problème comparable pourrait se poser chez Sony, dont la nouvelle console de jeu Playstation 3 comporte une technologie lui permettant de visionner des films d'excellente qualité, mais confinée à un répertoire restreint. Puisque Sony gère aussi d'immenses répertoires, l'entreprise pourrait se buter à la résistance de ses compétiteurs qui fournissent des contenus.

Chez Nintendo, la nouvelle console Wii, également lancée ce mois-ci, veut aussi attirer de nouveaux consommateurs, notamment parce qu'elle est munie d'une connexion Internet lui permettant de télécharger les anciens jeux emblématiques de Nintendo - Super Mario Bros, Final Fantasy, etc. Dans ce cas, cependant, l'objectif n'est pas que la console Nintendo devienne le carrefour de votre salon.

Le monde de la téléphonie, d'ailleurs, n'a pas dit son dernier mot dans votre salon.

Le Wall Street Journal rapportait cette semaine que la très puissante entreprise américaine de téléphonie Verizon avait entrepris d'intenses négociations avec YouTube afin que les contenus téléchargés à partir du fameux site puissent se déverser dans les téléphones portables abonnés à Verizon. Dans les marchés desservis par l'entreprise américaine, d'ailleurs, une publicité télévisée nous montre de jeunes adultes clamant leur besoin de n'avoir à payer qu'une seule facture mensuelle pour l'ensemble de leurs communications numérisées.

D'autres bras de fer à prévoir

Dans cette quête du chaînon manquant, d'autres bras de fer spectaculaires sont à prévoir, vous vous en doutez bien. Les plus puissants gestionnaires de répertoires cinématographiques ou télévisuels ont déjà commencé à choisir leurs partenaires et à déployer de nouvelles stratégies.

Déjà, les contenus convoités par Apple ou Sony font l'objet de résistance de la part de certains majors du divertissement.

À ce titre, la compétition féroce entre ces géants ne s'exerce pas au profit des consommateurs comme le laissent entendre les sacro-saintes lois du marché. En fait, ces barrières de contenus découlant des rapports de force de la nouvelle économie sont de même nature que les mesures techniques de protection visant à blinder le marché du iPod ou les répertoires des majors de la musique.

Chose certaine, ces embûches n'auront pour effet que de ralentir l'arrivée inéluctable du chaînon manquant, cette application informatique qui permettra de relier des répertoires illimités à tous vos nouveaux outils de lecture, de partage et de diffusion.