Panneaux solaires, réduction des émissions de gaz à effet de serre, des dizaines d'entreprises de Silicon Valley misent sur les «énergies vertes», prometteuses pour le développement de ce centre technologique de renommée mondiale.

Panneaux solaires, réduction des émissions de gaz à effet de serre, des dizaines d'entreprises de Silicon Valley misent sur les «énergies vertes», prometteuses pour le développement de ce centre technologique de renommée mondiale.

«Les entreprises de haute technologie ont compris qu'elles avaient un rôle à jouer en créant des technologies qui aideront le monde à subvenir à ses besoins énergétiques, indépendamment du coût du pétrole et de la fiabilité des réseaux électriques», explique Margaret Bruce, dirigeante de Sustainable Silicon Valley (SSV, «Silicon Valley durable» en français).

SSV réunit une cinquantaine de membres engagés dans une démarche de développement durable: entreprises, organisations non gouvernementales et collectivités locales de cette région au sud de San Francisco où se concentrent les acteurs de la révolution informatique et de l'Internet.

Les membres de cette association à but non lucratif, parmi lesquels Hewlett-Packard, Adobe, Sun Microsytems ou eBay, ont ainsi réduit leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 12% entre 2000 et 2005.

La charte de SSV engage en outre ses membres à réduire de manière volontaire d'ici à 2010 leurs émissions de CO2 de 20% en dessous des taux de 1990, objectif encore plus ambitieux que ceux fixés par la Californie, qui a adopté une législation pionnière en la matière aux États-Unis.

«La principale motivation des entreprises partenaires est d'ordre financier», souligne Mme Bruce, alors que les émissions de CO2 proviennent surtout de la combustion d'énergies fossiles.

«Quand une entreprise se trompe dans la prédiction de ses revenus, l'erreur peut résulter de l'augmentation des prix de l'essence ou de l'électricité; il est donc essentiel de s'affranchir de telles incertitudes», explique encore cette responsable.

En avril, Microsoft a équipé son campus de Silicon Valley de 2288 panneaux solaires. «D'ici 30 ans, cette électricité produite grâce à l'énergie solaire réduira les émissions de CO2 de plus de 4000 tonnes» par an, prédit la firme.

Google vient de lui emboîter le pas, en annonçant l'installation de panneaux solaires sur le toit de ses locaux de Mountain View, qui produiront 1,6 mégawatt, soit un tiers de l'électricité consommée par le complexe.

«Nous voulons mettre un terme au mythe qui prétend qu'on ne peut se soucier de l'environnement en étant rentable», explique David Radcliffe, responsable du parc immobilier de Google. «Cet investissement sera rentabilisé dans les cinq à dix ans», espère-t-il.

Cet attrait suscité par les énergies alternatives, en particulier le solaire, s'accompagne d'un essor des entreprises spécialisées dans la fabrication des cellules et panneaux photovoltaïques. L'une d'elles, Nanosolar, prévoit de construire dans la Silicon Valley la plus grande usine de production de ces cellules au monde.

«La Silicon Valley est l'endroit idéal pour rassembler des cerveaux afin d'explorer des technologies innovantes», estime Martin Roscheisen, directeur général de Nanosolar. «Avec l'augmentation significative du prix de l'électricité, les procédés respectueux de l'environnement deviennent compétitifs».

La Californie part de loin, puisqu'elle était en 2004 le deuxième État américain derrière le Texas pour les émissions de gaz à effet de serre. Si ces émissions ont augmenté de 12% entre 1990 et 2004, la croissance économique a atteint 83% et celle de la population, 13,8% au cours de la même période. Ceci qui prouve, selon un rapport récent de la Commission sur l'énergie de Californie, que «la quantité de gaz émise n'est pas nécessairement liée à des phénomènes économiques».