L'ex-présidente de Hewlett-Packard (HP) Patricia Dunn s'est présentée d'elle-même devant un tribunal de Californie jeudi, après avoir fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre du scandale d'espionnage secouant le groupe informatique américain.

L'ex-présidente de Hewlett-Packard (HP) Patricia Dunn s'est présentée d'elle-même devant un tribunal de Californie jeudi, après avoir fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre du scandale d'espionnage secouant le groupe informatique américain.

Patricia Dunn s'est présentée volontairement devant un juge d'un tribunal de la Silicon Valley, après avoir été inculpée la veille, avec quatre autres personnes, par le procureur de Californie. Ces inculpations visent l'enquête clandestine menée par HP sur des journalistes et certains de ses administrateurs.

Le juge a ordonné jeudi à Mme Dunn de se présenter devant le tribunal le 17 novembre pour la lecture formelle de l'acte d'accusation.

Les policiers ont ensuite pris les empruntes digitales ainsi qu'une photoraphie de Mme Dunn avant de la libérer sur parole, a indiqué le porte-parole du procureur de Californie, Tom Dresslar.

Un peu plus tôt jeudi, Kevin Hunsaker, ancien responsable juridique chez HP, s'était lui aussi présenté devant la justice avant d'être libéré sans caution, avec une convocation pour sa mise en accusation fixée à décambre, a ajouté le porte-parole.

Ron DeLia and Bryan Wagner, deux des trois détectives aussi mis en cause dans l'affaire, ont assuré qu'ils se rendraient devant la justice dans un délai d'une semaine, selon M. Dresslar.

Le bureau du procureur a en revanche indiqué ne pas savoir si le dernier inculpé, le détective privé Matthew Depante, se rendrait aux autorités.

Quelques heures après que le mandat d'arrêt soit émis, Patricia Dunn avait proclamé son innocence dans une interview à l'émission de télévision «60 minutes», qui doit être diffusée dimanche.

Mme Dunn avait contesté que le genre de pratiques d'espionnage au coeur de l'affaire la visant soit inhabituelle dans le monde de l'entreprise.

«Si vous croyez que Hewlett-Packard est la seule société à avoir une équipe d'enquêteurs (...) vous êtes naïfs», avait-elle affirmé.

«Toutes les sociétés font des enquêtes et les enquêtes sont, par leur propre nature, indiscrètes», avait-elle ajouté.

La justice de Californie s'est penchée sur cette affaire d'espionnage après que le groupe eut reconnu début septembre avoir engagé des détectives privés pour espionner des journalistes et des membres de son propre Conseil d'administration afin de déterminer l'origine de fuites vers la presse.

Les enquêteurs ont notamment eu recours à de fausses identités pour récupérer les relevés téléphoniques des personnes surveillées.

Les chefs d'inculpation prononcés mercredi vont de la communication frauduleuse à l'usurpation d'identité en passant par l'utilisation illégale de données informatiques.

Les autorités judiciaires fédérales ont également ouvert des enquêtes sur cette affaire mais n'ont encore prononcé aucune inculpation.

Hewlett Packard est l'un des premiers groupes informatiques au monde et emploie 150 000 personnes. Son siège est à Palo Alto en Californie. Il est l'un des pionniers du secteur de la haute-technologie connu sous le nom de «Silicon Valley», proche de San Francisco.