En faisant l'acquisition de son rival Macromedia, en avril 2005, la société Adobe a mis la main sur les deux meilleurs outils de développement de sites Web: Dreamweaver et Flash. On pourrait même penser que c'était le seul but de la transaction, les autres outils de Macromedia (Freehand, par exemple) n'étant pas du calibre des logiciels existants d'Adobe.

En faisant l'acquisition de son rival Macromedia, en avril 2005, la société Adobe a mis la main sur les deux meilleurs outils de développement de sites Web: Dreamweaver et Flash. On pourrait même penser que c'était le seul but de la transaction, les autres outils de Macromedia (Freehand, par exemple) n'étant pas du calibre des logiciels existants d'Adobe.

En attendant de remodeler ces outils à sa façon, et de les intégrer davantage avec ses propres applications, dont Photoshop et Illustrator, Adobe les a combinés dans une seule suite logicielle, en y apportant les quelques innovations sur lesquelles travaillaient déjà les programmeurs de Macromedia avant la transaction, et sans même prendre la peine de faire disparaître le nom de l'ancien propriétaire, puisque l'ensemble s'appelle «Macromedia Studio 8».

Quoi de neuf? Franchement, pas grand-chose.

La suite comprend cinq logiciels: Dreamweaver 8 pour la conception des pages Web en HTML, Flash 8 pour y ajouter des animations ou des éléments interactifs, Fireworks 8 pour traiter les éléments graphiques incorporés sur un site Web, Contribute 3 pour simplifier la gestion partagée d'un site Web et, finalement, FlashPaper 2, qui sert à générer des fichiers en format Flash ou Acrobat à partir de documents de format courant, dont Microsoft Word, pour les distribuer ensuite sur Internet ou autrement.

À partir de cette nomenclature, on comprendra deux choses: la suite Studio 8 s'adresse surtout à des professionnels de la conception de sites Web. Les particuliers qui veulent se faire un site Web auront tout intérêt à se tourner vers des outils plus simples. D'autre part, les numéros de version des différents composants trahissent leurs origines disparates, même si Adobe a fait de louables efforts pour intégrer le tout dans un ensemble assez cohérent, notamment en facilitant le transfert des éléments entre les applications (intégrer un animation Flash dans une page de Dreamweaver, par exemple).

Chacune de ces applications ayant déjà atteint, dans ses versions précédentes, un stade avancé d'évolution, il devient de plus en plus difficile d'y ajouter de nouvelles fonctions, et ces dernières sont de plus en plus avancées. Ce qui confirme, forcément, la vocation professionnelle de cette suite. Adobe s'est quand même efforcé d'y intégrer le support pour de nouvelles technologies du Web.

Flash 8 facilite désormais l'intégration de documents vidéo dans une animation, alors que Dreamweaver s'ouvre à l'intégration de données en format XML dans une page Web.

On a aussi travaillé sur une meilleure communication avec des outils existants, dont Adobe Creative Suite 2, ColdFusion MX7 et PHP 5. Et si vous n'avez rien compris de tout ça, c'est que Studio 8 ne s'adresse pas à vous!

Pour les développeurs professionnels, par contre, cette suite relookée par Adobe rassemble tous les outils de pointe... en attendant une version 9 tout à fait intégrée dans la gamme des produits Adobe. On pourra toutefois déplorer l'absence de documentation imprimée, à part un petit guide de démarrage très superficiel, dans une suite logicielle de ce prix (995 $US, quand même).