Les nouveaux téléphones intelligents, organiseurs électroniques, consoles vidéo et baladeurs MP3 se connectent tous sur Internet où ils réunissent les mêmes fonctions, au point de dessiner «le» portable à tout faire, dont rêvent les gourous du web.

Les nouveaux téléphones intelligents, organiseurs électroniques, consoles vidéo et baladeurs MP3 se connectent tous sur Internet où ils réunissent les mêmes fonctions, au point de dessiner «le» portable à tout faire, dont rêvent les gourous du web.

Microsoft, numéro un mondial des logiciels, compte lancer avant la fin de l'année un baladeur musical et vidéo capable de se connecter à l'Internet. Apple, de très loin le leader du marché des baladeurs avec son iPod -- un baladeur déconnecté du net -- planche, selon les experts, sur un nouveau modèle de téléphone intelligent, un «iPhone», connecté à Internet et largement ouvert à la vidéo, qu'il pourrait présenter dès mardi.

Le nouvel organiseur Blackberry du groupe canadien RIM, commercialisé cette semaine, comprend un écran vidéo, peut prendre des photos et stocker de la musique. Le numéro un des téléphones intelligent, le groupe finlandais Nokia, sort des modèles qui reçoivent les courriels, rivaux du Blackberry jusqu'ici leader dans ce domaine.

Selon les derniers chiffres publiés par le cabinet spécialisé Canalys en août, le marché des appareils mobiles «intelligents» (connectés au net et multifonctions) était en hausse de 55% au 2e trimestre 2006 par rapport au 2e trimestre 2005, avec 18,9 millions d'unités.

Et Nokia, qui a conquis la moitié de ce marché avec ses derniers modèles de téléphones-organiseurs, estime que ce marché atteindra 100 millions d'unités en 2006 et 250 millions en 2008. Ceci au détriment des appareils non-connectés, comme les agendas électroniques, dont le marché a chuté de 33% sur la même période, selon Canalys.

Côté contenu, pour fournir ce mobile «couteau-suisse», les grands acteurs des services Internet comme Google, Yahoo! ou le site d'enchères eBay passent des accords tous azimuts, soit avec leurs rivaux pour offrir le contenu du voisin, soit avec des fabricants pour être reçus sur davantage de supports.

L'enjeu: conquérir des clients pour rafler le jackpot du modèle économique d'Internet, la publicité en ligne.

Ainsi, fin août, eBay et Google ont conclu un accord permettant à Google d'être diffuseur exclusif de publicités sur les sites d'eBay hors États-Unis. En mai, EBay avait conclu un accord analogue avec Yahoo!, devenu diffuseur exclusif de publicité sur les sites américains d'eBay.

Autre rapprochement remarqué, celui de Google et d'Apple, à travers l'entrée du PDG de Google Eric Schmidt dans le conseil d'administration d'Apple.

Google a de son côté passé un accord avec le fabricant Dell pour que son moteur de recherche soit pré-installé d'office sur les PC vendus par Dell, empiètant sur le terrain de Microsoft qui domine le marché avec Windows.

Les studios de cinéma, fournisseurs d'un contenu très convoité, se convertissent peu à peu à l'idée de mettre leurs films à disposition sur Internet, même si les profits risquent d'être moindres que ceux des DVD.

Ainsi le site de produits culturels Amazon.com a conclu un accord avec plusieurs grands studios et annoncé la semaine dernière une offre de diffusion de films sur Internet, un marché que vise également Apple.

«Le fournisseur mono-contenu ou le portable mono-fonction est mort d'avance», a commenté à l'AFP Ojas Rege, directeur de la division des produits pour portables du groupe Yahoo!.

Pour autant, rien ne dit que les consommateurs n'auront plus qu'un seul appareil en poche, au contraire. «Les appareils portables convergent de plus en plus mais je pense que les consommateurs se promèneront avec deux ou trois appareils portables en poche, chacun capable de tout faire mais avec des points forts», ajoute Ojas Rege.

La convergence va générer de nouveaux appareils, de nouveaux contenus et de nouveaux services. «Mais ce ne seront ni les fabricants de matériel ni les fournisseurs de contenus qui mèneront la danse, mais les demandes des consommateurs», a-t-il conclu.