Un logiciel dont l'élaboration et la mise au point ont été financées indirectement par les services secrets américains servira à indexer le dossier médical de millions de Canadiens, ce qui génère certaines inquiétudes quant à la confidentialité de ces dossiers.

Un logiciel dont l'élaboration et la mise au point ont été financées indirectement par les services secrets américains servira à indexer le dossier médical de millions de Canadiens, ce qui génère certaines inquiétudes quant à la confidentialité de ces dossiers.

Le logiciel a été conçu par la firme Initiate Systems de Chicago, en partie avec des fonds reçus de In-Q-Tel, une société de capital de risque créée par la CIA américaine.

Le logiciel d'Initiate Systems pourrait être utilisé dans le cadre d'Inforoute Santé du Canada, une société indépendante et à but non lucratif mise sur pied en 2001, dont les membres sont les 14 sous-ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux. Sa mission est de stimuler la mise en place, dans tout le Canada, de systèmes d'informations électroniques compatibles sur la santé.

Des représentants d'Inforoute et d'Initiate Systems affirment que les inquiétudes exprimées par les défenseurs de la vie privée sont sans fondement, puisque la firme américaine n'aura jamais accès aux données recueillies par les six provinces qui ont jusqu'à présent fait l'acquisition du logiciel.

Mais certains, comme Darrel Evans de la B.C. Freedom of Information and Privacy Association, sont sceptiques. M. Evans prétend que l'utilisation d'un logiciel conçu aux États-Unis augmente la vulnérabilité des données.

Pour sa part, la porte-parole de la Commissaire canadienne à la vie privée, Jennifer Stoddart, affirme que l'agence a discuté du dossier avec Inforoute Santé. «Nous n'avons pour l'instant aucune raison de croire que la confidentialité des dossiers médicaux des Canadiens est en danger, affirme Anne-Marie Hayden. Mais nous surveillons la question de très près.»