La Fondation Gates va donner 500 millions de dollars au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a annoncé mercredi le Fonds à quelques jours d'une conférence majeure sur le sida où sera rappelée la nécessité d'accroître et de pérenniser les financements.

La Fondation Gates va donner 500 millions de dollars au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a annoncé mercredi le Fonds à quelques jours d'une conférence majeure sur le sida où sera rappelée la nécessité d'accroître et de pérenniser les financements.

La Fondation Bill et Melinda Gates, fondation philantropique du couple le plus riche du monde, s'engage à hauteur de 100 millions de dollars par an de 2006 à 2010, a précisé le Fonds dans un communiqué depuis Genève.

Cette «contribution de taille contribuera à sauver des millions de vies menacées par le sida, la tuberculose ou le paludisme», s'est félicité le directeur général du Fonds, Richard Feachem, lors d'une conférence téléphonique à New York.

Portant sur cinq ans, cet engagement «est surtout un vote de confiance très important pour le modèle novateur incarné par le Fonds mondial, dont on espère qu'il entraînera d'autres donateurs publics ou privés», a ajouté le professeur Feachem.

Il s'agit seulement de la deuxième contribution accordée sur plusieurs années au Fonds mondial, qui avait suscité peu d'adhésion lors de sa création en janvier 2002 par le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan dans le but de susciter des financements supplémentaires contre les trois maladies tueuses dans les pays pauvres.

Mais le Fonds finance aujourd'hui des programmes engagés dans 132 pays, pour un total de 5,4 milliards de dollars : 544 000 malades du sida bénéficient ainsi de traitements antirétroviraux, 1,4 million de personnes sont soignées contre la tuberculose et plus de 11 millions de moustiquaires ont été distribués pour protéger femmes et enfants des infections de paludisme.

La Fondation Gates est pour l'instant de loin le plus gros contributeur privé au Fonds, qu'elle avait aidé à lancer avec un apport initial de 100 millions de dollars.

En dépit d'un doublement des donations provenant de certains pays membres (le Japon, la France, la Grande-Bretagne et le Canada, selon M. Feachem), le Fonds doit encore trouver 500 millions de dollars pour combler ses besoins de financements en 2006, a souligné son directeur général.

«Nous avons besoin d'engagements à long terme afin de garantir la poursuite des traitements», a-t-il lancé. La Grande-Bretagne pourrait annoncer prochainement un engagement sur dix ans.

Quelque 55% du budget va à la lutte et à la prévention du sida, le reste étant réparti presque à égalité entre tuberculose et paludisme. Plus de la moitié de ces fonds vont à l'Afrique.

Selon l'agence des Nations unies qui coordonne l'action contre le sida, 8,9 milliards de dollars de toutes sources seront consacrés à la lutte contre l'épidémie en 2006, contre 1,6 milliard en 2001. Mais le succès dépendra de l'intensification des efforts, notamment financiers, pour combler des besoins croissants, estimés à plus de 22 milliards de dollars en 2008.

Fin 2005, 38,6 millions de personnes dans le monde vivaient avec le virus du sida. 4,1 millions ont été infectées en 2005.

Dimanche, 20 000 experts du monde entier se retrouvent pour une semaine à Toronto pour la 16ème conférence internationale sur le sida.