Ils scrutent les logiciels faits par les géants de l'informatique, trouvent les failles puis les publient sur Internet. Les pirates dérangent, mais les compagnies n'ont d'autre choix que de les courtiser.

Ils scrutent les logiciels faits par les géants de l'informatique, trouvent les failles puis les publient sur Internet. Les pirates dérangent, mais les compagnies n'ont d'autre choix que de les courtiser.

Cette semaine se tient à Las Vegas la conférence Black Hat, une rencontre annuelle qui rassemble des pirates et des chercheurs en sécurité.

Microsoft, Cisco Systems et Oracle, notamment, se sont invités à cette conférence et ont lancé une offensive de charme pour convaincre ceux qui s'intéressent aux failles de sécurité de travailler avec eux, et non contre eux.

HD Moore est particulièrement courtisé par les géants de l'informatique. Le jeune homme de 24 ans trouve les failles dans les systèmes informatiques et les publie sur son site Web, de manière à aider les chercheurs –et les pirates– à les exploiter.

Le pirate «white hat», qui ne se sert pas de ses connaissances pour faire des attaques malicieuses, exerce ses talents depuis l'âge de 14 ans.

À Las Vegas, Microsoft a l'intention de l'inviter à manger, histoire de discuter de ces plus récentes recherches. Et la firme de Redmond l'a invité plus tôt cette année à faire une allocution lors d'une conférence sur la sécurité qu'elle commanditait.

«Il y a eu quelques silences tendus», dit HD Moore, qui affirme toutefois que ces rencontres l'aident à mettre un visage humain sur une compagnie qu'il voyait auparavant comme inaccessible.

«Vous êtes moins enclin à humilier publiquement quelqu'un que vous connaissez dans la vraie vie», dit-il.

Microsoft tente de convaincre les pirates informatiques de lui faire connaître les failles qui existent dans son système avant qu'ils ne les publient sur Internet.

Jusqu'ici, l'initiative semble porter fruits. Stephen Toulouse, responsable de la sécurité chez Microsoft, affirme que des informations émanant de l'extérieur de l'entreprise ont permis à Microsoft de colmater des failles avant qu'elles ne se retrouvent sur la place publique.

Quand à HD Moore, qualifié de «très brillant» par Stephen Toulouse, lorsqu'il découvre une nouvelle faille dans un logiciel de Microsoft, il envoie la plupart du temps une note à un programmeur de l'entreprise, et non plus à l'adresse générale qu'il utilisait auparavant. Le temps de réponse de Microsoft est beaucoup plus rapide.

Microsoft a largement dépassé les autres entreprises quand vient le temps de courtiser les pirates, dit Jon Ellch, un jeune californien de 24 ans. «Du moins quant au nombre de bières qu'ils ont payées pour moi», ajoute-t-il.

D'après le Wall Street Journal