Les géants de l'électronique nippons ont démarré l'exercice 2006-2007 sur d'excellentes bases, profitant du dynamisme du marché mondial des produits électroniques grand public, TV à écran plat en tête, ainsi que du redémarrage des investissements des entreprises japonaises.

Les géants de l'électronique nippons ont démarré l'exercice 2006-2007 sur d'excellentes bases, profitant du dynamisme du marché mondial des produits électroniques grand public, TV à écran plat en tête, ainsi que du redémarrage des investissements des entreprises japonaises.

Sony, Matsushita, Canon ou encore Sharp ont tous annoncé de solides bénéfices au premier trimestre (avril-juin), enchantant les investisseurs et réveillant une Bourse de Tokyo fort mal en point depuis des semaines.

Le symbole de l'électronique grand-public Sony, qui avait subi de plein fouet les années passées une concurrence exacerbée, a démontré qu'il avait encore des ressources pour profiter de l'engouement des consommateurs pour la high-tech.

Son activité centrale, l'électronique, est en effet revenue dans le vert, principalement grâce au succès rencontré par sa nouvelle gamme de téléviseurs, «Bravia», à écran plat à cristaux liquides (LCD).

Coupe du monde de football aidant, ses TV, dont les dalles sont fabriquées en Corée du Sud par sa joint-venture avec Samsung, sont devenues extrêmement populaires.

Idem pour ses camescopes haute-définition (en tête des ventes au Japon), pour ses PC «Vaio» au design apprécié, ou pour les téléphones mobiles Sony-Ericsson salués pour leurs fonctionnalités multimédias avancées.

L'éternel rival de Sony, Matsushita (marque Panasonic), a lui aussi connu un excellent trimestre, avec un bénéfice d'exploitation en hausse de 41,5%.

Spécialiste des téléviseurs à écran plat plasma, le groupe d'Osaka (ouest) a profité de l'expansion de la demande mondiale de modèles très larges. D'autant que ses nouvelles capacités de production et ses technologies protégées lui permettent d'améliorer ses marges tout en abaissant les prix.

Même chose pour le pionnier des écrans à cristaux liquides, Sharp, dont les téléviseurs LCD «Aquos» restent une référence en la matière et dont les ventes, tirées par la Coupe du monde, ont doublé en Europe.

Nikon et Canon, les champions mondiaux des appareils photos numériques à visée reflex et objectifs interchangeables, ont quant à eux tiré profit de ce marché de plus en plus lucratif qui prend le relais de celui, moins rentable, des modèles compacts.

Ces groupes sont à l'abri des nuisances des fabricants asiatiques de produits à bas-coûts, qui ne maîtrisent pas les techniques pour rivaliser.

Sur le terrain du haut de gamme, ils devront néanmoins affronter la concurrence nouvelle de Sony et Matsushita, qui, en s'emparant des labels de qualité Minolta pour le premier et de Leica pour le second, entendent bien exploiter aussi ce filon porteur.

À côté du dynamisme du marché de l'électronique grand public, qui entraîne dans son sillage celui des semi-conducteurs et des composants, souvent au bénéfice des mêmes acteurs, une autre tendance s'est dégagée au cours du trimestre écoulé: la reprise des investissements des entreprises nippones, laquelle a fortement dopé les gains des géants des systèmes industriels.

Mitsubishi Electric (automations, électronique automobile), Nikon (instruments de précision), NEC (équipements de réseaux de télécommunications et de télévision), ou encore Fujitsu (systèmes informatiques) et Advantest (outils de mesures pour fabrication de semi-conducteurs) ont largement bénéficié de ce retour à la forme de l'industrie. Pour l'année budgétaire en cours, les sociétés nipponnes prévoient en effet d'augmenter leurs investissements de 11,3% par rapport à 2005.

La déferlante de bons résultats des poids lourds de l'électronique nippone ont donné du baume au coeur aux investisseurs. Après des semaines de morosité, l'indice Nikkei a gagné 1,99% jeudi et 1,07% vendredi, finissant la semaine au-dessus de la barre symbolique des 15 000 points.