L'ami d'un ami vous propose d'installer un antivirus sur votre ordinateur. À un prix d'ami, il va sans dire.

L'ami d'un ami vous propose d'installer un antivirus sur votre ordinateur. À un prix d'ami, il va sans dire.

Vous dénichez un logiciel dans Internet pour une bouchée de pain. La tentation est grande. Attention, votre décision ne devrait pas reposer sur un simple calcul du coût à l'achat.

Si le discours des éditeurs de logiciel sur la propriété intellectuelle et les pertes encourues par le piratage ne vous fait ni chaud ni froid, l'industrie n'a pas dit son dernier mot.

Elle table notamment sur les extras que seuls ses produits originaux offrent. Par exemple, un consommateur qui n'a pas un logiciel légitime n'aura pas droit aux mises à jour.

«S'ils se procurent des logiciels qui sont piratés, il y a de bonnes chances qu'ils aient des problèmes de virus, de sécurité», fait valoir Pierre Chadi, directeur régional pour Microsoft Québec et porte-parole francophone pour l'Alliance canadienne contre le vol de logiciels (ACCVL).

«Beaucoup de gens qui ont des logiciels piratés viennent se chercher la vraie version en magasin», note Yan Cyr-Landry, conseiller en produits technologiques au Bureau en gros Duplessis.

Souvent, ils ont des problèmes avec le produit piraté, ont perdu des données, n'ont pas accès à toutes les fonctions. Il faut alors être prêt à payer le coût du logiciel original, et parfois plus pour réparer les dégâts. Même les logiciels légaux ne sont pas infaillibles, constate tout de même Pierre Bouchard, conseiller informatique chez DMR Conseil.

Les clients ne sont pas toujours conscients qu'ils ont des logiciels illégaux, mentionne M. Cyr-Landry. C'est un ami ou un beau-frère qui leur a donné un coup de main et a installé une copie.

Mais si les particuliers, comme les entreprises, contournent parfois les règles, c'est que les logiciels originaux ne sont pas donnés. Ils font bondir le coût de l'équipement informatique d'environ 20 % pour une compagnie, affirme le président de Futurenet, Kevin Linh.

«C'est souvent une question monétaire, les gens ne sont pas prêts à payer le prix pour acquérir un logiciel. Certains sont mal renseignés sur les risques lorsqu'ils utilisent un logiciel piraté», croit M. Linh.

Comme M. Cyr-Landry, il estime que seulement un ordinateur sur deux est vendu avec les logiciels préinstallés. Ceux qui ne les achètent pas ont habituellement recours au piratage.

Au boulot

Soyez attentif au piratage au boulot aussi. Ce n'est pas parce qu'un collègue a un programme sur son ordinateur que la compagnie a acquitté les droits d'utilisation pour toute la boîte, note M. Chadi. Certaines entreprises font d'ailleurs signer une lettre à leurs employés pour qu'ils s'engagent à ne pas faire de copies.

Une entreprise en possession de logiciels illégaux peut être poursuivie. Les dommages et intérêts oscillent entre 500 $ et 20 000 $ par oeuvre enfreinte, soit par copie. «La majorité des poursuites se règlent à l'amiable», constate par contre M. Chadi. Lorsqu'une compagnie est prise en défaut, elle régularise habituellement sa situation et n'est plus inquiétée.

Les particuliers sont passibles des mêmes amendes. Dans les faits, le risque que la GRC débarque chez vous est quasiment nul.

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