Les efforts de lobbying des géants du Web n'auront pas eu les effets escomptés à Washington. La Chambre des représentants a approuvé hier un projet de loi sur les télécommunications, sans y enchâsser le principe de la neutralité de l'Internet.

Les efforts de lobbying des géants du Web n'auront pas eu les effets escomptés à Washington. La Chambre des représentants a approuvé hier un projet de loi sur les télécommunications, sans y enchâsser le principe de la neutralité de l'Internet.

Le projet de loi est le plus important du genre adopté depuis les dix dernières années aux États-Unis. Il permettra notamment aux compagnies de téléphone d'offrir des forfaits de vidéo, téléphone, d'accès à large-bande et de service sans fil à de nouveaux marchés.

Les compagnies de câble et de téléphone estiment que cette nouvelle législation permettra aux particuliers de voir leur frais associés à ces services baisser de 30$ à 40$ par mois.

Les politiciens ont par contre rejeté un amendement qui aurait obligé les fournisseurs d'accès à Internet à traiter également toutes les données qui passent sur leurs réseaux.

La nécessité d'apporter un tel amendement au projet de loi a été vigoureusement défendue par les géants de l'Internet comme Google, Microsoft, Yahoo et AOL.

Ceux-ci estiment que s'il est adopté par le Sénat, le projet de loi tel qu'il est permettra aux fournisseurs d'accès Internet de créer des voies à deux vitesses sur l'autoroute de l'information.

Les fournisseurs d'accès pourraient par exemple demander de l'argent supplémentaire pour acheminer des contenus comme de la vidéo ou des fichiers volumineux. Ils pourraient également prioriser le téléchargement de sites qui accepteraient de payer davantage.

Les critiques affirment qu'un amendement à la loi est fondamental pour protéger le caractère gratuit et libre de l'Internet.

Ils affirment également qu'il est nécessaire pour empêcher les compagnies de téléphone et de câble de prioriser leurs propres contenus et de limiter les choix des internautes.

Considéré comme le fondateur du Web, Tim Berners-Lee a averti en mai dernier que le Web risquait d'entrer dans une «période sombre» si les fournisseurs d'accès Internet obtenaient le feu vert pour choisir quelles données ils priorisent.

La PDG d'eBay, Meg Whitman, a quant à elle envoyé un courriel à plus d'un million d'utilisateurs pour leur demander de soutenir l'idée de la neutralité du Web.

Le débat sur la question de la neutralité du Web se transporte maintenant au Sénat américain, qui devra également tenir un vote sur la question.

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