San Francisco, Toronto et Londres l'ont déjà annoncé: ces villes seront bientôt dotées d'un réseau Internet sans fil gratuit. À quand une annonce semblable pour Montréal?

San Francisco, Toronto et Londres l'ont déjà annoncé: ces villes seront bientôt dotées d'un réseau Internet sans fil gratuit. À quand une annonce semblable pour Montréal?

La ville a déjà une petite armée de bénévoles qui travaille à développer un réseau sans fil gratuit.

Au cours des dernières années, Île sans fil, un organisme à but non lucratif, a installé plus de 80 points d'accès Wifi sur l'île et dans les environs.

Si on en croit la porte-parole de la Ville de Montréal, l'équipe d'Île sans fil peut dormir en paix: les élus ne s'en mêleront pas d'ici peu.

«C'est un projet qui fait partie des objectifs de Montréal 2025, dit Stéphanie Jecrois, porte-parole de la Ville. Pour l'instant, nous sommes à l'étape de regarder ce que font les autres villes. Éventuellement, nous voudrions mettre sur pied un réseau de communications sans fil. Mais pas dans un avenir prochain.»

Heureusement pour les Montréalais, les bénévoles d'Île sans fil n'ont pas attendu 2025 pour agir.

«Nous n'avons pas cogné à beaucoup de portes, dit le président d'Île sans fil, Daniel Lemay, en admettant ne pas être en contact avec l'administration Tremblay. On veut faire les choses et on veut que ça bouge. Donc on n'attend pas beaucoup après les différents gouvernements pour nous soutenir.»

S'il trouve intéressantes les initiatives à la Google, qui souhaite couvrir la ville de San Francisco d'un vaste réseau Internet sans fil, Daniel Lemay dit qu'Île sans fil n'ira pas dans la même direction. Et ce malgré l'intérêt que portent au projet plusieurs compagnies privées.

«On veut garder un portail propre, avec du contenu pertinent pour nos utilisateurs. Dans le modèle publicitaire traditionnel, les gens veulent aller chercher le portail parce que c'est une clientèle captive. Les gens de marketing sont très intéressés par ça. Nous on essaie d'être un peu plus original.»

De nouveaux services

Le travail accompli en quelques années est colossal: Île sans fil compte aujourd'hui plus de 17 000 utilisateurs, selon ses propres chiffres.

La ville de Montréal n'est certes pas couverte en entier par ce réseau sans fil, dont les points d'accès sont principalement concentrés dans les commerces. Mais ce n'est pas le but recherché par Île sans fil, explique son président.

«Nos énergies ne sont plus accaparées par la fourniture d'un service sans fil autant que par l'utilisation d'un réseau sans fil», dit Daniel Lemay.

Ceux qui se branchent au réseau d'Île sans fil doivent passer par ce qu'on appelle un portail captif, histoire de s'identifier (Voir: Wifidog: le bébé d'Île sans fil). Une page Web d'Île sans fil apparaît sur l'écran de l'ordinateur des usagers quand ceux-ci sont dans une zone couverte par le réseau.

Au fil des ans, les utilisateurs ont fait part de leur intérêt d'y voir apparaître certains services de proximité.

«On veut depuis longtemps fournir des contenus à caractère artistique, explique Daniel Lemay. Les gens pourraient ainsi voir des expositions numériques exclusives à des points d'accès, pour inciter les gens à aller à tel lieu plutôt qu'à un autre.»

Si l'on en croit Daniel Lemay, les Montréalais peuvent se compter chanceux d'avoir une équipe qui travaille à installer un réseau sans fil pour eux. Lui s'en étonne encore.

«Je vais vous le dire: ça n'a pas de bon sens! J'ai été, pendant des années, directeur informatique à gérer des ressources qui coûtent cher, dit Daniel Lemay. Et quand je regarde la somme des expériences, des connaissances et des expertises qui travaillent bénévolement dans ce projet, c'est un rêve.»

Aussi:

Wifidog: le bébé d'Île sans fil