Le géant de l'électronique japonais Sony, qui s'attendait à boucler l'année 2005-2006 dans le rouge, est finalement parvenu à dégager de substantiels bénéfices, sa restructuration en cours profitant du succès de nouveaux produits, comme les TV à écran à cristaux liquides (LCD).

Le géant de l'électronique japonais Sony, qui s'attendait à boucler l'année 2005-2006 dans le rouge, est finalement parvenu à dégager de substantiels bénéfices, sa restructuration en cours profitant du succès de nouveaux produits, comme les TV à écran à cristaux liquides (LCD).

Entre avril 2005 et mars 2006, le groupe a dégagé un bénéfice net de 123,6 milliards de yens (1,2 milliards $ CAN)*, alors qu'il misait initialement sur une perte nette de 10 milliards.

Ce retour à une meilleure fortune est à mettre en partie au compte du très bon accueil mondial rencontré par sa nouvelle gamme de modèles de téléviseurs à écran plat LCD commercialisée sous la marque Bravia.

«Même si globalement le chiffre d'affaires des ventes de TV a baissé à cause des postes à tubes, celles des modèles à écran LCD et à rétroprojection ont augmenté», a indiqué Sony dans un communiqué.

Selon l'institut d'étude marketing DisplayResearch, le groupe est devenu numéro un mondial sur le marché des TV à LCD entre janvier et mars 2006, devant son compatriote Sharp.

Certes, Sharp avait flairé bien avant Sony le potentiel des écrans LCD, mais ce dernier, qui s'est associé à Samsung pour la production de dalles LCD en Corée du Sud, est parvenu à regagner du terrain en diminuant ses coûts d'approvisionnement pour proposer des modèles à la fois haut-de-gamme et plus compétitifs.

La renommée mondiale de Sony et la puissance de son marketing ont également fortement joué face à Sharp, notamment à l'étranger, selon les distributeurs.

Grâce aux performances des TV LCD, de la très large gamme de PC Vaio ou des camescopes haute-définition, dont Sony s'est fait une spécialité grâce à ses technologies professionnelles, l'activité centrale du groupe, l'électronique, a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 1,7% sur un an à 5 150 milliards de yens.

Elle est toutefois restée déficitaire à cause de piètres résultats sur le front des téléviseurs à tube cathodique et des coûts de restructuration.

Sony, aujourd'hui dirigé par l'ex-journaliste américain Howard Stringer, avait décidé l'an passé de fermer onze sites de production sur soixante-cinq et de supprimer 10 000 postes.

«La restructuration est toujours à mi-chemin. Mais l'électronique est sur le chemin de la reprise», a assuré le directeur financier de Sony, Nobuyuki Oneda, lors d'une conférence de presse.

Un avis que partagent les analystes qui jugent que la bonne surprise annoncée par Sony jeudi n'est pas encore le fruit de la réorganisation en cours.

Sur l'activité jeux, également essentielle pour Sony, la console portable PSP qui se vend très bien a fortement contribué à doper les revenus de ce segment, qui ont bondi de plus de 30%. Et la console de salon PlayStation 3 doit sortir en novembre.

L'activité image/cinéma a pour sa part gagné 1,7% grâce surtout à des gains dans les changes.

Le film «Da Vinci Code», adapté du best-seller du même nom, ainsi que le nouveau James Bond, devraient contribuer à encore faire progresser le chiffre d'affaires de cette branche.

Le tout a été couronné par les bonnes performances du secteur, plus marginal pour Sony, de l'assurance et de la finance (+32%).

En 2005-2006, l'inventeur du Walkman a réalisé un chiffre d'affaires de 7 475 milliards de yens, en hausse de 4,4% sur un an.

Le bénéfice d'exploitation de Sony s'est dans le même temps établi à 191,26 milliards, bondissant ainsi de 67,9% sur un an, dopé par un gain exceptionnel lié au système de retraite qui a en partie gommé des frais de restructuration de 138,7 milliards.

* un yen = 0,009845$ CAN