Les iPod, BlackBerry et cellulaires sont les derniers gadgets des espions. Des entreprises les interdisent.

Les iPod, BlackBerry et cellulaires sont les derniers gadgets des espions. Des entreprises les interdisent.

Côté appareillage électronique, «il n'y a pas beaucoup de limites», observe le directeur de l'Institut de sécurité de l'information du Québec (ISIQ), Jacques Viau. Des déchiqueteuses de documents... copient les secrets avant de les détruire, illustre-t-il.

Tous les experts en espionnage consultés s'entendent toutefois sur un point : les outils et les tactiques les plus simples sont les plus efficaces.

Le patron de la sécurité dans les Amériques chez Alcan, Gilles Lavoie, sonne l'alarme : la multiplication des «cell» doit être freinée. «Beaucoup d'entreprises défendent même à leurs employés les téléphones, les caméras, même les BlackBerry, sauf ceux achetés par l'entreprise.»

Pendant qu'il discourt sur la menace, son collègue Stéphane Veilleux, consultant et formateur en sécurité, saisit son téléphone. Assis de l'autre côté de la table, il nous filme, puis vise un paquet de sucre avec l'objectif. En deux temps, trois mouvements, il obtient notre photo, un échantillon de voix et les données inscrites sur le «document» ciblé. «Il y a un disque dur là-dedans", insiste-t-il.

Comme dans un iPod. L'employé qui semble écouter de la musique copie peut-être des documents «secrets» sur son lecteur de musique.

D'autres gadgets sont bien moins connus. Les semelles de chaussure autocollantes, entre autres. Le visiteur d'une entreprise marche dans les résidus de métaux. Il les analysera pour découvrir comment fonctionne une machine, illustre M. Veilleux.

Les agents étrangers ont accès à des technologies cinq fois supérieures à la meilleure en vente libre, accentue le patron du bureau de Québec du Service canadien du renseignement de sécurité, Robert Dumas.