Sans surprise, c'est Red Hat, l'éditeur de la première distribution Linux au monde, qui a enlevé le morceau et qui acquiert JBoss pour environ 350 millions de dollars, au minimum.

Sans surprise, c'est Red Hat, l'éditeur de la première distribution Linux au monde, qui a enlevé le morceau et qui acquiert JBoss pour environ 350 millions de dollars, au minimum.

Le succès de la plate-forme intergicielle code source libre JBoss et de son écosystème professionnel ne pouvait qu'attirer les convoitises. La seule question était de savoir qui allait emporter le morceau.

IBM? Difficile d'articuler l'offre JBoss au sein d'un catalogue déjà bien fourni, à moins d'offrir à fonds perdu la technologie à la fondation Eclipse, qui y a déjà accès en code source libre!

Novell? L'éditeur en aurait bien besoin mais dispose-t-il encore des moyens de réaliser une telle opération? Oracle? Comment migrer d'un modèle code source libre vers un système de licence propriétaire?

L'acquisition de JBoss par Red Hat s'inscrit en fait dans une double logique: communautaire, les projets code source libre de l'éditeur renforcent l'offre et l'image de Red Hat, qui continue de s'inscrire en leader du mouvement du libre; culturelle, les deux sociétés mènent une même bataille, chacun avec ses armes mais avec des arguments proches.

«Il est au cœur de Red Hat d'aider à libérer la puissance du code source libre et de la communauté libre à innover à travers les industries, les frontières et les économies», a déclaré Matthew Szulik, PDG de Red Hat.

«Red Hat et JBoss sont totalement alignés sur la croyance que le modèle du développement code source libre va continuer pour l'économie des entreprises de TI au profit du client, et nous croyons profondément dans le potentiel de l'innovation logicielle.»

«J'insiste sur le fait que JBoss a choisi Red Hat», a confirmé Marc Fleury, le CEO de JBoss lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce. «Et j'insiste sur le fait que notre annonce est clairement centrée sur les infrastructures.»

La plus grande logique de l'acquisition apparaît donc de premier abord technologique.

La plate-forme intergicielle JBoss ouvre une porte reconnue vers la prochaine génération des services orientés objets, un marché en pleine effervescence que l'éditeur accroche avec son projet JEMS.

Marc Fleury insiste aussi sur la puissance commerciale de Red Hat. «Nous avons la même approche et la même philosophie», a-t-il indiqué, pour ensuite confirmer que JBoss s'appuiera sur la présence de Red Hat dans le monde pour distribuer son offre et l'intégrer aux plates-formes Linux. L'économie reprend ses droits...

Ainsi, quelles que soient les stratégies des deux protagonistes, les affaires imposent des lois auxquelles ils n'ont pas dérogé.

La transaction a porté sur une valorisation de JBoss à environ 350 millions de dollars, dont 40% en comptant et 60 % en actions Red Hat. Et une prime de 70 millions de dollars soumise à des objectifs financiers.