De l'entrepôt au réfrigérateur du consommateur, l'étiquette électronique RFID va révolutionner le secteur de la distribution, à croire plusieurs applications présentées au CeBIT de Hanovre.

De l'entrepôt au réfrigérateur du consommateur, l'étiquette électronique RFID va révolutionner le secteur de la distribution, à croire plusieurs applications présentées au CeBIT de Hanovre.

«Pas aujourd'hui, ni demain, mais après-demain, le RFID remplacera le code-barre», affirme Gerd Wolfram, un responsable d'une filiale du groupe allemand Metro qui supervise les projets liés au RFID.

Le groupe de distribution teste depuis 2003 dans son «magasin futuriste» de Rheinberg les fameuses étiquettes, qui intégrent une puce électronique stockant des renseignements sur le produit et pouvant être lus à distance grâce aux ondes radio.

Cette année, Metro est venu avec 25 partenaires au CeBIT pour montrer les possibilités offertes par la technologie, qui «permet de toujours savoir où est le produit, en quelle quantité», souligne M. Wolfram.

Tout commence à l'arrivée dans l'entrepôt. Plus besoin de décharger manuellement les produits, de vérifier carton par carton que la livraison correspond à la commande. Avec le RFID, la palette tout entière passe sous un portique qui lit automatiquement les étiquettes placées sur les cartons et compare avec le bon de commande, le tout en quelques secondes. «Il y a économie de temps, et un moindre taux d'erreur», note Petra Rob, responsable de la communication de Metro.

Etape suivante: le rayon du magasin. Toujours grâce aux étiquettes RFID, il peut lui-même constater que les produits disponibles commencent à manquer et le signaler à temps pour que le client ne se retrouve pas face à un étalage vide. Les mêmes étiquettes, en stockant des informations sur les produits, en assurent la traçabilité. Au CeBIT, des bornes permettent déjà de repérer l'origine des oeufs, leur date de péremption, ou encore conseillent le vin idéal pour accompagner un fromage...

A la sortie, plus besoin de caissière: le client passe avec son panier entre deux portes qui, en lisant automatiquement les étiquettes sur les produits, identifient les achats et, en moins de temps qu'il n'en faut pour faire «bip», transmettent les informations à un ordinateur qui édite le ticket de caisse.

Les clients soucieux de ne pas être tracés jusque chez eux ont recours à un «désactivateur», qui annule la mémoire de la puce. Pour les autres entrent en action des appareils électroménagers intelligents. Le réfrigérateur avertit quand les yaourts sont périmés, ou constate qu'il faut aller en acheter et envoie directement la commande au supermarché.

La réalité est encore loin de tout cela. Le RFID, testé par Metro mais aussi par exemple par l'américain Wal-Mart, sert aujourd'hui surtout dans la logistique et la gestion des stocks. Mais «il y a un intérêt économique», selon M. Wolfram: en Allemagne, Metro estime le potentiel d'économies à 8,5 millions d'euros par an.

Le groupe allemand a commencé à introduire les étiquettes RFID fin 2004, au niveau des palettes. Une vingtaine de sites (entrepôts, magasins d'alimentation ou de gros) sont équipés, une quarantaine de fournisseurs jouent le jeu.

En septembre 2006, Metro veut passer à l'échelon en dessous et mettre des étiquettes RFID sur les cartons. Mais «cela prendra encore dix à vingt ans avant que tous les produits soient étiquetés individuellement», reconnaît M. Wolfram. Le premier obstacle est le prix des puces, aujourd'hui environ 30 centimes d'euros. «C'est bon pour une palette, mais pas pour mettre sur chaque yaourt. Le client ne le paiera pas, nous ne le paierons pas.» Et «nous avons encore des problèmes avec les liquides et les métaux», qui nuisent à la précision de la lecture et induisent des erreurs», note-t-il.