Quand vient le temps d'annoncer leurs produits, les publicitaires se tournent de plus en plus vers Internet et délaissent les médias traditionnels. Mais les fraudeurs sont aussi de la partie.

Quand vient le temps d'annoncer leurs produits, les publicitaires se tournent de plus en plus vers Internet et délaissent les médias traditionnels. Mais les fraudeurs sont aussi de la partie.

Patrick s'occupe bénévolement d'un site Internet qui fait appel au système Ad Sense, de Google.

Google place des publicités sur le site dont Patrick s'occupe et en échange, celui-ci reçoit de l'argent à chaque fois qu'un internaute clique sur une de ces publicités. Les montants ne sont pas faramineux: Patrick reçoit une trentaine de dollars par mois.

Pour générer davantage d'argent, le webmestre va parfois lui-même cliquer sur les publicités des annonceurs. Cinq fois par jour, tout au plus, dit-il.

«C'est un peu une manière pour moi de payer le temps que je passe à travailler sur le site Web.»

Réunis à New York dans le cadre de la conférence «Search Engine Strategies», plusieurs intervenants de la publicité se sont inquiétés de l'ampleur que prend la fraude dans le domaine de la publicité «par clics» sur Internet.

C'est que les publicitaires paient chaque fois que quelqu'un clique sur un lien menant à leur site Internet. Et ils estiment que la fraude leur coûte un milliard de dollars par année.

Si Patrick «triche» à petite échelle, d'autres se sont bâtis de véritables systèmes pour déstabiliser les concurrents.

Le magazine Wired rapportait en décembre dernier l'exemple du propriétaire d'une compagnie d'aviation de Miami, Stuart Cauff.

Celui-ci a découvert qu'au moins 40% des personnes qui visitaient son site après avoir tapé «air charter Miami» n'étaient pas des clients potentiels, mais provenaient toutes de la même adresse IP: celle d'un concurrent.

Les annonceurs veulent maintenant que les Yahoo et Google rendent des comptes. Tous deux ont un système de filtrage pour tenter d'endiguer la fraude sur Internet. Ils offrent aussi de rembourser les clients qui détectent des clics frauduleux sur leurs annonces.

Ce n'est pas assez disent les annonceurs. Une participante à la conférence «Search Engine Strategies» a déploré que les engins de recherche ne répondent plus aussi promptement qu'avant aux plaintes des annonceurs.

Elle affirme que sur son site Internet, Google a changé son avertissement aux annonceurs, passant de «nous détectons la plupart des clics invalides» à «notre but est de détecter la plupart des clics invalides».

Les annonceurs demandent également aux moteurs de recherche d'être plus transparents quant à la manière dont ils comptabilisent le nombre de clics fait sur une publicité. Jusqu'ici, ni Google, ni Yahoo n'ont expliqué la manière dont ils déterminent si un clic est frauduleux ou non.

Mais la fraude par clics rapporte… même à ceux qui ne fraudent pas! Tapez «click fraud» sur Google et voyez les annonceurs apparaître: ils proposent de vous aider à combattre la fraude par clics!

Avec AdAge.com